Publié le mercredi, 25 novembre 2009 à 19h43
Battista Franco. Un artiste vénitien dans les cours d’Italie
Le musée du Louvre continue son voyage à la découverte des trésors de la "Serenissima". A partir du 26 novembre, le musée parisien ouvrira ses salles à l'œuvre graphique de Battista Franco. De tous les Vénitiens, il fut sans doute le plus romain, le plus florentin, le plus urbinate et surtout, le plus admiratif de Michel-Ange et de Raphaël.
Il naquit à Venise vers 1510. On ignore si Franco reçut une formation artistique classique à Venise mais son père, Jacopo Franco, qui était peintre, lui enseigna vraisemblablement les rudiments du dessin et peut-être de la peinture. Arrivé à Rome à l’âge de vingt ans, il consacra alors son temps principalement au dessin et aux études d’ensemble. Le 5 avril 1536 Franco reçut sa première commande de peinture, pour les décorations célébrant l’entrée triomphale à Rome de l’empereur Charles Quint. Dans les années 1950 et 1960, Battista Franco travaille beaucoup à Venise et réalise notamment des œuvres pour le palais de Doges. Pendant toute sa carrière, Franco consacre beaucoup de temps à des décors éphémères destinés aux entrées triomphales de souverains et de leurs futures épouses ou aux décors pour des représentations théâtrales.
Bien qu’il soit connu avant tout comme dessinateur, graveur et peintre, Battista Franco a également apporté une contribution substantielle aux arts décoratifs grâce à ses dessins de pièces de majolique, illustrant notamment les épisodes de l’histoire romaine.Battista Franco se situe aux antipodes des grands artistes vénitiens tels que Titien et Tintoret dans la mesure où, contrairement à beaucoup d'artistes italiens qui réalisèrent des esquisses à des fins pratiques – en général pour préparer des peintures – Franco considérait le dessin comme une fin en soi.
En 1536, Franco se trouve à Florence où il rejoint les sculpteurs Raffaello da Montelupo et Bartolomeo Ammanati et d’autres artistes pour étudier les sculptures de Michel-Ange à la Sagrestia Nuova de San Lorenzo. Franco n’a pas été directement l’élève ou le protégé du maître, peut être même ne se sont-ils jamais rencontrés, mais Michel-Ange a excité son imagination, suscité sa passion pour le dessin et exercé sur lui une influence formatrice pendant toute sa carrière. À partir du début des années 1540, Franco se libère de l’emprise de Michel-Ange. C’est à cette même époque qu’il commence à s’intéresser à la gravure, procédé auquel son style calligraphique fluide se prête à merveille.
La description des décors pour le mariage du duc d'Urbino avec Vittoria Farnese, faite par Vasari est enthousiaste, ainsi que son examen de fresque dans la chapelle de Santa Maria sopra Minerva à Rome, autour de 1550. Il en va de même pour pratiquement toutes les oeuvres de la période vénitienne tardive de Franco, vers 1552-1561. Vasari le loue pour ses talents non seulement de dessinateur mais aussi de peintre et de graveur. Il conclut sa Vie de Franco en se répandant en éloges et en soulignant ce qu'il admire le plus chez l'artiste : sa virtuosité graphique.
Informations pratiques
Musée du LouvreAile Denon, salles Mollien
Dates : du 26 novembre 2009 au 22 février 2010
Partenariat Musée du Louvre / L'Italie à Paris
jeu-concours (terminé) réservé aux abonnés à notre lettre