Publié le dimanche, 30 août 2009 à 12h52
Le Barbier de Séville de Gioacchino Rossini
Sans doute l’opéra bouffe le plus célèbre de l’histoire de la musique et une éternelle source de délices. Rossini le composa en quelques semaines, empruntant ouverture ou airs à ses propres ouvrages, sérieux comme comiques. Mais tous les remarquables ensembles sont originaux. Dans le finale du premier acte, Rossini mêle tous les styles et enchaîne avec une virtuosité stupéfiante duo, trio, quintette et sextuor. Le Barbier de Séville fut aussi l’un des premiers triomphes européens de l’opéra : la première, le 20 février 1816 à Rome, fut un fiasco retentissant où tous les ennemis de Rossini étaient réunis.
Mais sa revanche fut rapide : le 22 février, le Barbier était applaudi à tout rompre. Et certes, comment aurait-il pu ne pas rencontrer cette première résistance, lui qui opposait le monde ancien (Bartolo et son autoritarisme) au monde moderne, l’opéra ancien à l’opéra moderne ? Avec son incroyable verve et sa gaieté juvénile, c’est lui qui fit la fulgurante renommée internationale de Rossini. Manuel Garcia, le créateur de Figaro, le fit représenter au Théâtre-Italien à Paris en 1819. Ce fut la même gloire à Vienne en 1822 où le Barbier fit tomber l’Euryanthe de Weber et le Fierrabras de Schubert, et à New York en 1826 où Garcia s’était embarqué avec sa fille, Maria Malibran.
Gioacchino Rossini (né à Pesaro le 29 février 1792, mort à Passy le 13 novembre 1868). Fils de musiciens (son père jouait du cor et sa mère chantait dans des troupes d'opéras forains), Rossini travaille lui-même le chant et l'harmonie à Bologne, sous la férule de l'abbé Mattei. Dès l'âge de dix-huit ans, il fait représenter à Venise son premier opera buffa, La Cambiale di matrimonio, qui sera vite suivi d'ouvrages du même genre (L'Inganno felice, L'Occasione fa il ladro, etc). En 1813, la création de Tancrède, également à Venise, lui ouvre les portes du succès et fait de lui le maître incontesté de la scène lyrique italienne pendant de nombreuses années. Les oeuvres se succèdent à un rythme effréné : Le Barbier de Séville et Otello en 1816, La Cenerentola et Armide en 1817, La Donna del lago en 1819, Maometto II en 1821, Semiramide en 1823, etc. A partir de 1824, il se fixe à Paris. C'est là qu'il crée son dernier opéra, Guillaume Tell (1829), et vit jusqu'à sa mort, tout en continuant à exercer une influence sur la vie musicale parisienne et à s'adonner à certaines passions comme la cuisine (on lui doit la recette du fameux « tournedos »).
Le Barbier de Séville, opéra buffa en deux actes (1816), musique de Gioacchino Rossini, livret de Cesare Sterbini, d'après la comédie de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. En langue italienne.Direction musicale Bruno Campanella, mise en scène Coline Serreau, chef du chœur Alessandro Di Stefano. Distribution : Antonino Siragusa Il Conte d’Almaviva, Alberto Rinaldi Bartolo, Karine Deshayes Rosina, George Petean Figaro, Paata Burchuladze Basilio, Aimery Lefèvre Fiorello, Jeannette Fischer Berta. Orchestre et choeur de l’Opéra national de Paris.
Informations pratiques
Opéra Bastille120, rue de Lyon - 75012 Paris (M° Bastille)
Tarifs : de 5 € à 138 €
Tél. 0 892 89 90 90 (0,337 €/Min)
Dates : du 18 septembre 2009 au 14 octobre 2009
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