Cantata et Les quatre saisons au Grand Palais de Paris

Par Karima Romdane

Dans le cadre des étés de la danse de Paris Les Grands ballets Canadiens de Montreal dansent Cantata et Les Quatre Saisons sous une chorégraphie Mauro Bigonzetti. Depuis l'arrivée de Gradimir Pankov à la direction artistique de la compagnie en 2000, celle ci n'a cessé de stimuler l'imagination du public, de l'étonner et de l'émouvoir, tout en lui transmettant sa passion de la danse.

Cantata Sous une musique originale et traditionnelle du Sud de l’Italie
Chansons populaires napolitaines aux accents tziganes, grouillant de couleurs, énergique, impulsif… ce ballet est un hommage brut et passionné à la beauté sauvage du Sud de l’Italie. La pièce traite des relations hommes/femmes : séduction, jalousie, querelle, désir et est portée par le quatuor de chanteuses a cappella (dont une accordéoniste) Assurd de l’Italie du Sud. Celles-ci déambulent sur scène au milieu des danseurs pieds-nus, en entonnant des chants traditionnels italiens, tandis que les danseuses se livrent à une danse terrienne, instinctive, passionnée, pleine de fougue et complexe comme le sont les relations passionnelles. Les quatre chanteuses du groupe Assurd interprètent des compositions musicales traditionnelles napolitaines avec une énergie débordante. Assurd, c’est quatre voix puissantes, pleines de sensibilité, accompagnées d’un accordéon et de percussions.

Les Quatre Saisons sous une musique d'Antonio Vivaldi
Sur Les Quatre Saisons, la gageure est grande de trouver un angle de traitement singulier. Le chorégraphe romain y arrive pourtant et il crée un ballet contemporain mais un vrai ballet avec notamment un travail difficile sur pointes, inventant un univers à part entière avec une danse tantôt déliée, tantôt tordue, mélange d’extrême difficulté chorégraphique, de rapidité d’exécution et d’attention à chaque détail.. Bigonzetti tire le maximum des danseurs de la compagnie. Ils adoptent une gestuelle bouillonnante, joyeuse et traversée d’humour. L’impact charnel est puissant : les corps dialoguent, se piquent, se charment, s’épousent, se rejettent avec impertinence.

Mauro Bigonzetti : chorégraphe En 1982, il intègre Aterballetto où il danse toutes les productions de la compagnies, notamment les Balanchine et les Massine et est marqué par les collaborations avec Alvin Ailey, Glen Tetley, William Forsythe et Jennifer Muller. En 1990, il crée Sei in movimento et deux ans plus tard, il collabore étroitement avec le Balletto di Toscana. Il chorégraphie les ballets de la Scala de Milan, l’Opéra de Rome, L’Arena de Verone, le teatro San Carlo de Naples mais aussi le Ballet National de Marseille, l’English National Ballet London, Stuttgarter Ballet, Deutscher Opera Berlin, Staatsoper Dresden, Ballet Teatro Argentino, Ballet Gulbenkian, New York City Ballet… En 1997, il est nommé Directeur artistique et principal chorégraphe d’Aterballetto dont il a renouvelé le répertoire. Les Œuvres les plus marquantes de Bigonzetti sont : Songs, Persephassa, Furia Corporis, Comoedia Canti, Sogno, Cantata, Rossini Cards, Vespro, Les Noces, Psappha, Orma et WAM, Roméo et Juliette et I Fraterlli et figurent au répertoire des plus grandes compagnies de ballet au monde.