Come Di, Pierre Santini chante Paolo Conte

Par Stefano Palombari

Pierre Santini est le directeur du Théâtre Mouffetard depuis six ans. Il a voulu ouvrir la saison 2009/2010 du théâtre du 5e arrondissement avec un hommage à l'Italie à travers les chansons de son "cantautore" (chanteur à texte) préféré. Il les interprétera en français. Voilà comment il explique son choix :

Il est des événements de la vie qui restent imprimés en vous pour toujours. Je n’oublierai jamais, parmi d’autres, le soir de la disparition de Gérard Philipe et les larmes de Vilar, les premiers pas de l’homme sur la lune, le disque d’or de Sidney Bechet à l’Olympia, un concert de Wilhelm Kempff, un autre de Brel, l’assassinat de Kennedy, ou le 11 septembre à New York... Pour chacun de ces moments d’une grande émotion pour moi, je sais précisément où et avec qui j’étais et comment je l’ai vécu.

Ainsi, je me souviens très bien du soir où j’ai entendu pour la première fois Paolo Conte. J’étais dans une soirée en compagnie d’amis italiens. Le choc ! Blue Tango, Via con me, Hemingway, La Fisarmonica di Stradella… autant de chansons qui m’ont accompagné et avec lesquelles, j’ai vécu au fil des ans, de merveilleux moments.
J’ai manqué très peu de concerts de Paolo à Paris; c’est ce qui m’a permis de le rencontrer personnellement et de parler avec lui de mon désir de le chanter en français.

Je partais de l’idée que si beaucoup de nos compatriotes apprécient sa musique, ils sont peu nombreux, à cause de la langue, à saisir le sens de sa poésie, de sa littérature, de ses thèmes. Ce qui est regrettable, car Paolo sait nous entraîner avec sa latinité, son exotisme, sa pudeur, son expérience de la vie et de l’amour,dans tous les méandres de l’âme humaine, dans tout ce qu’elle a de vibrant, de sensible, de secret.

Paolo m’a toujours encouragé. Aujourd’hui, parce que, contre vents et marées, j’ai toujours voulu aller au bout de ce rêve, je peux enfin offrir au public parisien et à celui du Mouffetard quelques subtils et jolis secrets «del mio cantautore preferito». Et de très belles notes. (Pierre Santini)