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Publié le jeudi, 20 novembre 2008 à 18h30

Derrière le Paravent de Loriano Macchiavelli

Par Stefano Palombari

Après Les souterrains de Bologne (2004) et Bologne ville à vendre (2006), les éditions Métailié poursuivent la publication des polars de Loriano Macchiavelli parus en Italie dans les années 70 et réédités récemment chez Einaudi. Cette fois-ci c’est au tour de Derrière le paravent, sorti en Italie en 1978, un petit bijou qui n’a pas pris une ride. Par ailleurs, mis à part l’intrigue, les thèmes qui y sont abordés sont tout à fait actuels.

Dans Derrière le paravent, on retrouve le sergent Sarti Antonio, toujours dans la voiture 28 conduite toujours par l’agent Felice Cantoni. On retrouve aussi son chef, le méprisant Raimondi Cesare. A remarquer l’inversion du prénom et du nom, habitude très répandue dans le milieu militaire. Notre sergent, toujours suivi par son auteur, qui dialogue de temps à autre avec son personnage, est confronté à un vol de trois timbres d’une valeur inestimable, dont son cher patron lui avait confié la garde. Raimondi Cesare en profite donc pour lui coller la responsabilité du vol et le punit en l’envoyant patrouiller la nuit dans le quartier malfamé du Pilastro.

Sarti Antonio n’a pas du tout la fibre du héros. Ses défauts, bien plus nombreux par rapport à ses qualités, rendent le personnage plutôt ordinaire. Il n’est pas particulièrement intelligent, il parle tout seul en gesticulant, il est grognon, susceptible, antipathique mais très touchant. Sarti Antonio se sent un incompris. C’est ainsi que l’auteur, qui est toujours à ses bottes, décrit son personnage : « Le sergent Sarti Antonio n’est pas un policier ordinaire. C’est un pauvre type qui ne sait rien faire d’autre dans la vie que ce qu’il fait depuis des années. C’est un pauvre type qui a fini policier on ne sait pas très bien pourquoi ni comment. Sans doute pour la seule raison que c’est moi qui l’ai fait comme ça. »

Naturellement le flair de Sarti Antonio n’est pas vraiment celui d’un chien truffier mais il a une incontestable capacité à bien s’entourer. Parmi ses fréquentations régulières, car on ne peut vraiment pas parler d’amitiés, on trouve Rosas, appelé aussi la taupe, à cause de sa forte myopie, un éternel étudiant qui cite Marx dans toutes les occasions. Il faut dire que c’est aussi une époque où il était assez à la mode. Rosas et Sarti se détestent mais ils n’arrêtent pas de se chercher. Rosas et sa piaule humide sont essentiels à Sarti Antonio pour résoudre ses enquêtes. Celle de Derrière le paravent ne fait pas exception.

L’intrigue est extrêmement bien construite. Le lecteur est bluffé plusieurs fois. Lorsqu’il ne reste plus qu’une cinquantaine de pages avant la fin il croit avoir tout compris, comme Rosas d’ailleurs. Sarti Antonio pour sa part rame. Le lecteur est content car tous les indices convergent vers un seul coupable. Puis, à l’avant-dernière page,… Un vrai régal.

Informations pratiques
Derrière le Paravent
Auteur : Loriano Macchiavelli
Éditeur : Métailié
Traducteur : Lorent Lombard
Prix : 19 €
Parution : octobre 2008

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Derrière le Paravent, couverture
Métailié, octobre 2008, 19 €