Publié le mercredi, 17 juin 2009 à 12h05
L’éloquence d’un cris muet
Dans Grido (Cris), Pippo Delbono retrace à sa façon ses débuts. Son envie de théâtre, la réaction de ses parents lorsqu’il leur a communiqué vouloir devenir comédien et metteur en scène, mais surtout sa rencontre avec Bobò, qui était resté pendant longtemps enfermé dans un asile psychiatrique, à Acerra, pas loin de Naples. De l’horreur du centre pour maladies mentales aux frissons des planches.
Bobo ne fait pas qu’intégrer la troupe de Pippo Delbono, il occupe aussi une place importante dans sa vie. Entre les deux hommes se noue une véritable amitié qui conduit le metteur en scène à accompagner Bobo dans un périple sur le lieu, désormais fermé et délabré, de sa souffrance. Bobò ne parle pas. Il émet des sons. Ce qui ne l’empêche pas de se faire parfaitement comprendre par ses mimiques.
C’est un film délicat et poétique, comme le théâtre de Pippo Delbono. Un film intimiste, peu loquace, presque laconique, mais d’une grande puissance esthétique, avec des images d’une rare éloquence.