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Publié le vendredi, 1 mai 2009 à 12h21

L’Italie célèbre les 40 ans de Paris 8

Par Stefano Palombari

Depuis sa création en 1969, le département Théâtre de l’Université de Paris VIII a pour vocation de porter toujours plus loin la réflexion sur les arts de la scène et de mettre cette pensée en action artistique. Cette double identité théorique et pratique permet de former des chercheurs et des praticiens qui relèvent avec curiosité et créativité le difficile défi de l’art. A l’occasion des quarante ans de la fondation de l’Université Paris 8 l’Italie aussi, sera impliquée dans la célébration publique de l’événement notamment dans le cadre de représentations au Théâtre de l'Epée de Bois (Cartoucherie 75012 Pari) pendant le mois de mai 2009.

Concert de Giovanna Marini et Patrizia Nasini, le 4 mai 2009 à 20h30. Un grand concert de Giovanna Marini – ancien professeur à l’Université Paris 8 – ouvrira cette célébration en l’honneur de Paris 8 – Saint Denis. A travers son activité pluridisciplinaire, Giovanna Marini est devenue une des figures majeures de l’étude, la recherche et la représentation de la tradition de la musique populaire italienne.

Poètes Italiens à Paris Rencontre avec Marcello Sambati – Dark Camera, le 15 mai 2009 à 10h. Entrer au cœur des choses jusqu’à leurs limites, leurs frontières, qu'elles soient de bonheur ou de souffrance, se montrer dans l’illimité, entrer dans la difficulté. Un itinéraire, qui à partir des frontières de la représentation, lentement, mot après mot, dans l’espace de trois actes poétiques composés en trois ans d’écriture et de suppression, conduit à l'abandon, à la dépossession de soi, l'horizon ultime de l'être humain, comme il est dans le temps du nihilisme. Lente et douloureuse dépossession.
Apparition et disparition, lumière et obscurité, détention et privation, corps lourd et corps instable, langues impénétrables et langages humains : cette dualité, ou profonde intimité, ce double sont les figures dans le milieu et dans les frontières du personnage de ce triptyque. Et comme l'incertaine main de l'aveugle, errant, prise dans une passion infinie pour la lumière, il explore l'espace, il touche le vide, il essaye l’insensé, l’obscure.



Sans bagage, Maria Grazia Calandrone et Stefano Savi Scarponi. Un concert intimiste récité comme une promenade dans le coeur humain entre l’amour fou des vivants sur les panoramas obliques des îles et le sourire fort blanc des morts dans leur fort blanc accueil. Imaginons entrer dans chaque nouveau morceau comme dans une petite pièce où éclatent des flashes de faits divers ou les amoureux confirment à l’infini que l’amour est éternel et peuple la terre malgré l’usage temporaire des personnages – pièces où l’histoire saigne encore au centre du spectacle-cœur qui a ses valvules et ses abstractions et que la musique enflamme, refroidit, accompagne, ironise – pour que tout soit toujours plus léger et plus prochain de l’extase, au regard qui observe « quand tous les ornements tombent ».
Les vidéos ont été pensées et réalisées en synchronie avec les vides et les pleins de la lecture et de la musique. Les figures humaines, filmées à leurs stade larvaire, de l’ectoplasme, liquide, détourées de l’aura qui les dilate, veulent reproduire et suggérer la liberté des corps et des interprétations. Les corps tendent à peine les mains vers nous faisant surface de l’amnios du je-Un, elles sont immergées dans l’eau originelle, des corps reconnaissables par leur genre seul et par leur poignante, omnipotente, télépathique structure onirique, des corps qui ressemblent au néant d’où ils viennent et auquels ils ont été destinés, mais en plus ils ont la joie du mouvement et l’ombre tragique qui l’accompagne.
Suivi à 15h à la Maison de l’Italie (7 A, Boulevard Jourdan 75014 Paris, tél. 01 45 89 16 44) par une rencontre avec Maria Grazia Calandrone, Marcello Sambati et projection du film: Paesaggio con Fratello Rotto de Mariangela Gualtieri- Teatro Valdoca.

Tentatives de resurrection, une performance de Romina De Novellis, 16 mai 2009 dans le 3ème arrondissement de Paris, dans le cadre de la manifestation Nomades, parcours culturel et artistique du 3e. Projet de performance itinérante, tableaux vivants placés dans des lieux forts du quartier du 3ème parisien. Une procession typiquement italienne qui accompagnera le spectateur à la découverte des coins les plus secrets de l’arrondissement devenant eux-mêmes, stations de la mise en scène. Romina De Novellis sera le Charon de cette ‘divine procession’. la performer italienne travaille depuis toujours à sa recherche en s’installant dans des lieux publics et privés. on traversera donc, maisons particulières, places, cours, boutiques et marchés du quartier à la découverte du long parcours psychologique qui tourmente l’âme de la femme représentée par Romina De Novellis.
La folie, donc, est au centre de l’action. transmise au corps de l’artiste à travers un travail, qui, s’inspirant du quotidien, devient cause d’un déséquilibre perpétuel, d’instabilité et de gaucherie, et qui, au commencement des articulations, se diffuse à tout le corps. chants populaires, lamentations et traditions profondes et intenses du Sud de l’italie, fascineront le public dans une sorte de transe mystique qui l’emmènera inconsciemment à se perdre dans la Ville lumière pour une vision itinérante d’un spectacle-installation, tout comme les âmes transportées par psychopompe.Un voyage dans le territoire de la folie par le biais de tableaux vivants, de visions, installés dans l’espace urbain. Une seule et même femme évoque la condition dramatique de quatre femmes en marge de la société: quatre histoires de diversité, d’isolement, d’échec et de perte de l’identité féminine. Le sujet principal est la tentative de fuite, de résurrection vers une vie meilleure. Résister dans l’inconscient devient alors la seule voie de rédemption possible.

Lieux et horaires. ForceLLa 12h marché des enfants rouges – 39, rue de Bretagne 75003 Paris. Une marchande ambulante, qui erre dans le marché, tente de reconnaître les fantômes de la foule. inspiré du personnage de “ City light” de Chaplin, Forcella, lieu des marchés populaires situés dans les ruelles de spaccanapoli, abrite les fantômes et les bâtards des rues.
Zi’ Teresa 14h chez JaK – 9, rue Charles Francois Dupuis. Une mère de famille, prépare le déjeuner pour ses enfants et son mari, lesquels n’arriveront jamais au “banquet”. dans une solitude extrême, elle conviera les spectateurs, fantômes de son esprit, à partager un plat de pâtes autour de la table.
PiaZZa de MarTiri 17:00 Carreau du Temple – rue du Petit Thouars 75003 Paris. Une prostituée vend son corps entre les cuirs et les vêtements du marché. une installation sonore de 20 stéréo, qui illustre le tourment permanent de son esprit, accompagnera une danse follement érotique de la femme victime de son propre corps.
FuJenTi 19h mairie du 3e – 2, rue Eugène Spuller et ... procession finale à la Galerie Lacen 20 rue de Picardie 75003 Paris. Haute bourgeoisie, fête élégante et somptueuse dans laquelle s’installe le corps de la jeune femme ennuyée des possessions et du pouvoir. se manifeste donc la folie de la perdition et du dépaysement qui sera le motif de la procession finale, dans laquelle comme les “Fujenti” napolitains, le public et l’orchestre parcourront les rues autour de la mairie du iii pour ramener, comme on le fait pour l’étendard de la vierge, cette femme vers le salut, dans son sanctuaire.

Informations pratiques
Théâtre de l'Epée de Bois
Cartoucherie - 75012 Paris, tél. 01 48 08 18 75
Dates : du 4 au 16 mai 2009 (voir détails ci-dessous)
Giovanna Marini, concert le 4 mai Théâtre de l'Epée de Bois, du 4 au 16 mai 2009