Le Front de la Soca, la Grande Guerre dans les Alpes slovènes

Par Stefano Palombari

Dès 1915, la vallée de la Soca, Isonzo en italien, est le cadre de combats meurtriers, qui opposent l’armée italienne aux forces de l’Autriche-Hongrie. L'Isonzo est un fleuve dont le trajet parcourt l'ouest de la Slovénie et le nord-est de l'Italie.

Le cours de la rivière Soca dessine la ligne de front. A l’automne 1917, autour de la ville de Kobarid, Caporetto en italien, l’une des batailles les plus sanglantes de la Première Guerre mondiale s’engage. Par ailleurs le mot « Caporetto » en Italie est devenu synonyme de défaite. Réalisée par le musée de Kobarid en Slovénie, l’exposition restitue la chronologie des batailles.

Elle évoque aussi la vie des soldats, de part et d’autre de la ligne de front. Un témoignage émouvant sur un épisode tragique de la Grande Guerre, passé à la postérité sous le nom de Front de l’Isonzo.

Une évocation du "Verdun" de l’Europe centrale, qu’Ernest Hemingway a décrit dans L’Adieu aux armes : l’écrivain américain avait dans sa jeunesse pris part aux opérations militaires dont la région de Kobarid a été le théâtre.

Avant 1918, la Slovénie actuelle faisait partie intégrante de l'empire d'Autriche-Hongrie. Après l'entrée en guerre de l'Italie contre l'empire lors de la Première Guerre mondiale, la vallée de la Soça fut le théâtre de nombreux combats, nommés Douze batailles de l'Isonzo. Du 23 juin 1915 à novembre 1917, plus de 300 000 soldats italiens et austro-hongrois perdirent la vie. Le but de ces engagements était de capturer le port austro-hongrois de Trieste; dont les deux tiers des habitants sont italiens. Cependant, les troupes italiennes durent franchir de nombreux obstacles physiques, dont l'Isonzo, fleuve qui serpente le long de la frontière, surplombé par des montagnes abruptes.