Le k, d'après Dino Buzzati

Par Stefano Palombari

Tout commence par un anniversaire. Juste pour prendre conscience, brusquement, que le temps a passé…Et les histoires s’enchaînent, enroulées autour des trois thèmes majeurs de la vie : la création, l’amour et la destinée. Création double, puisque l’auteur était aussi unpeintre ; amour duplice (car n’est-il pas tout aussi bien la haine, l’amitié, la tendresse ?), destin à mille facettes - celui d’ici, avec son cortège de succès, de fortune et de gloire ? Ou celui de l’au-delà, avec ou sans Dieu, avec ou sans panthéisme dans la nature, avec ou sans enfer ni paradis ?

Pour nous parler des affres de l’écrivain, Buzzati raconte les épouvantables secrets des auteurs maudits. Pour nous parler d’amour, il raconte la jalousie, la terreur cachée, la prison des hommes. Pour illustrer la destinée, il dépeint l’enfant sans pitié, la femme piégée par l’inexorable temps qui passe, la détresse des innocents. Et pour évoquer la paix divine des églises, il choisit Manhattan. En final, Dino Buzzati vient buter contre sa propre tombe. Et pourtant le spectateur rit souvent, même si son rire est désespéré.

15 histoires fascinantes, un fil conducteur unique : la solitude de l’homme face au temps et à l’inexorable issue de son destin. Réflexions sur l’art, visions panthéistes ou sceptiques de la nature, symbolisme permanent du récit… L’écriture de Buzzati est simple mais flamboyante, quotidienne mais inspirée… Ces contes sont tous célèbres.