Le mauvais rêve, roman de Francesca D'Aloja

Par esportazioni senza filtro

En ce moment, en Italie, c’est très à la mode d'utiliser comme background et même comme élément principal de l'histoire les années de plomb et le terrorisme de n'importe quelle couleur. Francesca d'Aloja suit ce courant.
La protagoniste de Mauvais rêve, Penelope, cherche à se retrouver soi même et à recommencer à vivre en creusant dans son passé.
Entre 1978 et 1979, Penelope, alors âgée de 17 ans, a tout perdu: son père, mort dans un accident de la route ; sa mère, qui s’est suicidée deux ans plus tard ; sa meilleure et seule amie, Margherita, partie pour la lutte armée et disparue dans la clandestinité.

Penelope décide de cesser de vivre, elle ne veut plus rien sentir, elle ne veut plus aimer « Elle ne pouvait se permettre d'aimer personne, parce qu'elle n'aurait pas supporté le poids d'un énième abandon. ... Elle considérait le vieil adage selon lequel la douleur aide à grandir et, en fin de compte, rend meilleur, comme un prodigieux mensonge. La douleur soustrait et jamais, jamais n'ajoute. » Elle passe ces années dans le trou noir de la drogue, elle veut quitter le monde, s'exclure. Une vingtaine d’années plus tard, après être sortie de cet enfer, elle rencontre Edoardo, un garçon qui l'aime et qui ne demande rien en échange. Mais pour retrouver son chemin elle doit d’abord retrouver son amie Margherita. Elle commence, donc, ce voyage entre le passé et le présent, entre le mal et le bien, entre la fidélité et la trahison, et cette recherche lui donne la possibilité d'être l'acteur principal de sa vie.

Sa recherche la conduit à rencontrer les anciens copains de Margherita, deux jumeaux : Riccardo en prison et Emmanuele à la campagne, plongé dans le complexe de culpabilité pour avoir trahi son frère et avoir changé d'identité. Le passé pèse sur les deux frères comme sur Penelope, leurs sentiment de culpabilité est si fort qu'ils n'arrivent pas à trouver un équilibre, leurs vies changeront après avoir rencontré Penelope.

C’est une bonne lecture d'été, le style vif entraîne le lecteur jusqu’à la fin... même si on se rend bien compte que la vie de Penelope n'est pas du tout réaliste : à partir de sa solitude complète à 17 ans, de la rencontre avec l'homme qui lui montrera la route pour recommencer à vivre, jusqu'au fait que ses parents lui ont laissé assez d'argent pour vivre sans aucun souci et surtout sans travailler.