Publié le mardi, 29 septembre 2009 à 17h04
Le Tailleur gris de Andrea Camilleri
Cela devient de plus en plus difficile d’écrire une critique des livres de Camilleri. C’est un peu le même embarras qu’on éprouve face aux classiques. Les ouvrages de l’écrivain sicilien sont d’une perfection presque gênante. Un style parfaitement maîtrisé où les termes du dialecte sicilien s’intègrent parfaitement dans la langue nationale, une capacité d’entrer en matière tout en finesse où les détails jaillissent les uns derrière les autres avec la discrétion du naturel, pour former au fur et à mesure une toile de plus en plus net.
Pour ne pas parler des personnages, toujours touchants, complexes et profonds. En quelques traits, souvent par le biais d’éléments, disons, secondaires, l’auteur nous conduit à percevoir les contradictions des protagonistes et leurs drames intérieurs. Il est particulièrement habile à créer une sympathie entre le lecteur et ses « héros » pleins de défauts.
Le tailleur gris est somme toute une petite histoire ordinaire. Un cadre de banque part à la retraite. Il a une femme très séduisante et plus jeune que lui qui le trompe avec pratiquement tous ceux qu’elle rencontre, y compris avec un jeune étudiant qui vient carrément habiter chez eux. Sous la plume du créateur du commissaire Montalbano, cette histoire banale se transforme en un texte absolument captivant, jusqu’à la dernière page.
Informations pratiques
Le Tailleur grisAuteur : Andrea Camilleri
Traducteur : Serge Quadruppani
Éditeur : Métailié
Prix : 16 €
Parution : 1er octobre 2009