Publié le mercredi, 24 juin 2009 à 20h41
Le Temps vieillit vite de Antonio Tabucchi
Le temps ne fait pas que soigner les blessures, parfois il s’amuse à les rouvrir, parfois même avec sadisme, il les garde bien ouvertes. On prétend que le temps a tout une série de facultés. La sagesse populaire lui attribue de nombreux talents. En réalité, la perception du temps ainsi que ses vertus sont tout à fait subjectives.
Dans son recueil de neuf récits, intitulé Le temps vieillit vite, Antonio Tabucchi met bien en évidence la difficulté de traiter une matière aussi indéfinie et indéfinissable. Le récit est justement le moyen qui permet d’aborder le sujet avec toutes les nuances nécessaires. Dans chacune des nouvelles, chaque personnage principal se rapporte à son passé et au temps, qui sépare ce dernier du présent, de façon totalement différente. Dans certains cas, les événements du passé continuent de vivre dans le présent, bien que de façon déguisée. Dans d’autres cas, ils ont été définitivement mis de côté, et dans d’autres encore ils sont un fardeau tellement lourd qu’ils empêchent de vivre sereinement le reste de la vie.
Parmi les neuf textes qui forment cette publication, trois sont particulièrement intéressants. Ploc plof, ploc plof, une onomatopée qui évoque des gouttes qui tombent à travers le petit tuyau de la perfusion. Cela se passe à l’hôpital entre un neveu et la tante qui l’a élevé. C’est un récit mélancolique avec une chute très touchante. Nuages, un dialogue improbable entre un ancien militaire et une fillette adoptée sur une plage croate. Entre généraux, histoire d’un respect tenace entre anciens ennemis.