Publié le samedi, 28 mars 2009 à 16h25
Les Raisons de l'exil de Michel Zordan
Si on fait abstraction de la couverture aux couleurs criardes, du papier grossier et de la police qui fait machine à écrire, ce livre n’est pas dépourvu de qualités. Une famille italienne, composée d’un père et de deux enfants (un garçon et une fille) s’installe dans un petit village du Gers. Des gens honnêtes et de bons travailleurs qui ne tardent pas à s’attirer la sympathie du village à quelques exceptions près. En effet, la méfiance et la jalousie de certains habitants leur créent quelques soucis. Les Raison de l’exil n’est que le premier tome de la saga Les Exilés de l’Arcange qui en compte cinq.
Mais pourquoi ont-ils quitté l’Italie ? On est en 1929 et les transalpins sont sous la botte de Mussolini. Nul doute que leur arrivée en France soit liée à la situation politique de l’autre côté des Alpes. Les Montazini sont très discrets sur leur passé mais à un moment donné, lors de l’enquête sur un attentat dont ils sont les victimes en France, Emilio, le père, est contraint de tout raconter aux gendarmes, ce qui lui fait revivre des mauvais souvenirs dont le plus douloureux est celui lié au décès de son épouse. La narration est assez inégale. Au début, le lecteur est vraiment intrigué par les mystères qui entourent cette famille et les différents rebondissements. Vers la fin, le rythme ralentit et certains passages sont assez ennuyeux.
Cependant, on remarque avec étonnement et dès les premières lignes l’absence de toute connaissance de l’Italie et de l’italien de la part de l’auteur. Lorsqu’on prétend décrire une famille italienne, il faudrait se renseigner un minimum, pour donner de la crédibilité à l’histoire. Le repas, par exemple, un poulet avec des spaghetti à côté pour une famille qui vient d’arriver en France n’est pas concevable. Pour ne pas parler de l’orthographe des prénoms, là l’auteur s’est carrément déchaîné. Les prénoms des protagonistes italiens sont les uns plus fantaisistes que les autres : le fils s’appelle Sylvio, avec « y », lettre qui n’existe pas dans l’alphabet italien, la fille Marieta, prénom typiquement espagnol, le grand-père Jacquomino (à la place de Giacomino)… étonnant d’autant plus qu’une simple recherche sur Internet aurait permis d’éviter ce genre de faute d’orthographe.
Informations pratiques
Les Raisons de l'exilAuteur : Michel Zordan
Éditeur : Éditions 3Z-Danzor
Prix : 17
Parution : janvier 2009