Publié le jeudi, 18 décembre 2008 à 15h06
Madama Butterfly de Giacomo Puccini
nôtre, qui sont faits d’espérances et d’illusions, qui ont des élans de joie et des heures de mélancolie, qui pleurent sans hurler et souffrent avec une amertume tout intérieure. » Cette profession de foi de Giacomo Puccini s’adapte fort bien à l’esthétique de Madame Butterfly, oeuvre intimiste, centrée sur un personnage central, Cio-Cio San. L’histoire de cette jeune japonaise séduite puis abandonnée par un officier de la marine américaine touche par sa profonde sincérité, par une sensibilité à fleur de peau, à fleur d’âme. La mise en scène de Robert Wilson offre un écrin favorable à l’épanouissement d’une musique aux accents impressionnistes et à l’intériorisation du sentiment amoureux.
Madame Butterfly est l'opéra préféré de Puccini, "le plus sincère et le plus évocateur que j'aie jamais conçu", déclarait-il. Cet ouvrage marque un retour, après Manon Lescaut, La Bohème et Tosca, au drame psychologique, à l'intimisme, à la profondeur des sentiments. Imprégné de la culture et des rites japonais, d'une qualité musicale remarquable, Madame Butterfly a connu, et connaît encore, un immense succès sur les scènes lyriques à travers le monde.
Au début du XXe siècle, un jeune lieutenant américain de passage à Nagasaki, Benjamin Franklin Pinkerton, épouse une geisha, Cio-Cio-San surnommée Madame Butterfly. Simple fantaisie exotique sans lendemain pour lui, le mariage est pris très au sérieux par la jeune Japonaise qui s’est convertie au « Dieu des Américains » par amour pour lui, déshonorant la religion de ses ancêtres. Son oncle la maudit. Après la cérémonie, Pinkerton repart sur les mers. Convaincue de son retour à la « saison où les rouge-gorges font leur nid », elle l’attend, imperturbable, éconduisant de nombreux prétendants. Trois ans se sont écoulés, le lieutenant n’a donné aucune nouvelle et le chagrin de la jeune femme est immense. Sa situation financière s’est dégradée. Seule sa fidèle servante Suzuki est restée auprès d’elle…
Puccini s’est inspiré pour son opéra d’une pièce de David Belasco montée en 1902 et qu’il avait beaucoup admirée. Cette pièce était elle-même tirée d'une nouvelle de l'écrivain américain John Luther Long. Plus récemment, Madame Butterfly a encore inspiré le très populaire drame musical Miss Saïgon, de Boublil et Schonberg.
Madama Butterfly, opéra en trois actes de Giacomo Puccini, sur livret de Luigi Illica et Guiseppe Giacosa, créé à la Scala de Milan le 17 février 1904. Direction musicale Vello Pähn, mise en scène et décors Robert Wilson, co-mise en scène Giuseppe Frigeni, costumes Frida Parmeggiani, chef des Choeurs Alessandro Di Stefano. Distribution : Cio-Cio San Liping Zhang / Cheryl Barker, Suzuki Helene Schneiderman / Cornelia Oncioiu, F. B. Pinkerton Carl Tanner / Massimiliano Pisapia, Sharpless Franck Ferrari / Michael Druiett, Goro Andreas Jäggi, il principe Yamadori Bartlomiej Misiuda, il commissario imperiale Ugo Rabec, Kate Pinkerton Letitia Singleton, lo zio bonzo Scott WildeInformations pratiques
Opéra GarnierPlace de l'Opéra - 75009 Paris (M° Opéra)
Dates : 29, 31 jan. (19h30), 1er (14h30), 3, 4, 9, 10, 11, 12, 14, 18, 21, 24, 26 fév., 4 mars 2009 19h30