Publié le vendredi, 30 mai 2008 à 08h45
Made in Italy, un film de Stephane Giusti
Ecrivain français né en Italie, Luca Morandi a quarante ans et ne sait plus à quel sein se vouer. Celui de son pays d’adoption, la France, qui l’a nourri, logé et élevé ? Ou celui de son pays de naissance, l’Italie, idéale, fantastique et légendaire comme un rêve d’enfant ? Aujourd’hui, Luca est en crise : il n’est plus italien, il n’est plus français, il n’est plus rien.
Son père, chirurgien esthétique réputé, meurt brutalement. Luca retourne à Turin avec sa soeur Isabella pour les obsèques. Mais l’enterrement, ce deuil qui était censé le faire grandir, vire au cauchemar : veuves, maîtresses inconnues, nouveaux frères et soeurs, dettes à en perdre la tête, Italie changée, nouvelle, « berlusconisée » et sans mémoire. Luca redécouvre le pays de son enfance et sa propre vie avec des yeux d’adulte mais plus rien n’a la même saveur sauf peut-être Lilla, son amour d’enfance qu’il retrouve au détour d’un stade.
Luca ne parvient pas à faire son deuil, sans cesse poursuivi par l’ombre de ce père amoureux de la vie, des femmes et des voitures décapotables rouges. De la haine à l’amour, du ressentiment au pardon, Luca va aussi redéfinir les règles et le sens de sa propre identité, de sa propre existence, réconcilier la France qui est en lui avec son Italie natale. Des deux côtés des Alpes, la vita est dolce et belle.
Lire notre critique sur Made in ItalyDeux questions au réalisateur...
Tout d’abord, le titre. Pourquoi Made In Italy ? Quel sens vouliez vous lui donner ?
Made In Italy, c’est avant tout une marque de fabrique, une histoire, un style déposé… Pour la plupart des gens, tout ce qui est « Made In Italy » est beau, raffiné, sent bon, chante des chansons d’amour mais a aussi un côté un peu démonstratif, mafieux, excessif, pour ne pas dire bordélique. Pour moi, l’Italie c’est tout ça à la fois. Un miracle quotidien de paradis et d’enfer. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que le Pape s’y est installé…
Encore un film sur l’Italie…
J’écris sur ce que je connais, sur ce que je vis et ressens profondément. L’Italie coule en moi comme le sang dans mes veines, même si je le voulais, je ne pourrais pas m’en débarrasser. La France aussi, mais de manière différente, la France, c’est mon cerveau, mon intellect, tout ce qui en moi réfléchit est français. Mais tout ce qui est sensible, intuitif, passionnel est italien. C’est une dualité assez éprouvante au quotidien, vous pouvez me croire. C’est une lutte permanente entre deux conceptions de la vie. Comme pour Luca, le héros du film.
Informations pratiques
Dans les sallesDates : à partir du 2 juillet 2008
jeu-concours des places à gagner (terminé) réservé aux abonnés à notre lettre