Publié le lundi, 30 juin 2008 à 18h11
Madrigaux, maître et élève Monteverdi vs Koerppen
Par le Concentus vocal
Le madrigal, genre musical italien par excellence à l’âge d’or de la Renaissance, est éminemment littéraire. Pétrarque, Le Tasse, Guarini, les maîtres de la poésie italienne, sont les auteurs des textes choisis par Claudio Monteverdi (1567-1643) pour mettre en œuvre cette musique moderne, raffinée et complexe. Les tenants de l’école franco-flamande le lui reprochent d’ailleurs : qu’est-ce que cette musique où l’« on entend une diversité de sons, un mélange de voix, une rumeur d’harmonies insupportables aux sens… » ? Ce « tourbillon d’expressions », Monteverdi en fait son langage, novateur et choquant pour l’oreille musicale de son temps, afin de peindre les passions, « movere gli affetti », et toucher du doigt la profondeur de l’âme humaine. Fi des proportions idéales héritées de la symbolique des nombres, le compositeur de Mantoue veut une musique qui fait vivre les mots, les mouvements du cœur ! Il suffit pour s’en convaincre d’entendre le virtuose Io mi son giovinetta où les voix imitent le rire léger d’une jeune fille et sa fuite devant l’amour ou Si ch’io vorrei morire, dont les effets renforcent la sensualité exacerbée.
Claudio Monteverdi vs Alfred Koerppen
Amateur de littérature, comme en témoignent ses très nombreux Lieder, opéras et autres pièces vocales, Alfred Koerppen (né en 1926, en Allemagne) a mis en musique des poètes magnifiques : de Li Tai Po (auteur chinois du VIIIe siècle) aux Romantiques allemands, de François Villon à nos contemporains, son amour des mots l’a mené maintes fois à explorer les espaces sonores du poème. Il renoue ici avec la tradition du madrigal sur des poèmes de l’italien Giuseppe Ungaretti (1888-1970) : Quiete (Paix), Rosso e azzurro (Rouge et azur) et Sereno (Sérénité). Les textes, courts, évoquent entre autres choses la lumière et la nature en mouvement, des levers de soleil ou d’étoiles, un champ labouré, des raisins prêts à être goûtés... Ils se prêtent avec délices au madrigalisme, cette expression musicale qui imite le sens des mots.
Fraîcheur et sensualité d’un soir d’été, douleurs de l’amour déçu et plaisirs de l’amour vécu, avec le Concentus vocal aujourd’hui, vous serez un peu le psychologue, un peu le confident de ceux qui viendront vous chanter leurs si douces peines...
Distribution :
Emma Gutierrez (Soprane 1), Caroline Bougy (Soprane 2), Anne Roubet (Mezzo), Patrick Boileau (Ténor 1/Alto), Emmanuel Richard (Ténor 2), Vincent Pislar (Baryton), Jean-Michel Durang (Basse)
Informations pratiques
Cloître de l'église des Billettes plan d'accès24 rue des Archives Paris 75004 Paris (M° Hôtel-de-Ville) Réservations au 06 62 56 20 65 et par mail :contact@concentusvocal.com www.concentusvocal.com
Dates : samedi 5 juillet 2008 20h, dimanche 6 juillet 17h
Partenariat Le Concentus vocal / L'Italie à Paris
Tarif préférentiel pour nos internautes 7 € au lieu de 15 € dans la limite des places disponibles
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