Table ronde sur le mécénat de Cathérine de Médicis

Par Stefano Palombari

Marc Fumaroli (membre de l'Institut de France et professeur au Collège de France), Alina Payne (professeur à l'université d'Harvard), Claudia Conforti (professeur à l'université de Rome Tor Vergata), Sabine Frommel (directeur d'études à l'École Pratique des Haute Études, Paris) et Gerhard Wolf (Directeur du Kunsthistorisches Institut in Florenz - Max Planck Institut) animeront une table ronde sur le mécénat de Cathérine de Médicis, à l'occasion de la parution de l'ouvrage Il mecenatismo di Caterina de' Medici. Poesia, feste, musica, pittura, scultura, architettura, sous la direction de Sabine Frommel et Gerhard Wolf, avec la collaboration de Flaminia Bardati, publié par les éditions Marsilio en 2008.

Pendant presque trente ans, Catherine de Médicis conduisit la politique du royaume de France, en faisant face à de vives tensions religieuses et sociales. Au cours de cette période dramatique, elle réussit tout de même à s'imposer comme la première femme de la Renaissance dont le brillant mécénat artistique contribua, pour une période si longue, à consolider le nouveau chemin qu'emprunte l'architecture française dans les années 1540.

Ses commandes artistiques reflètent les caractéristiques uniques de sa double personnalité, qui se nourrit de choix personnels et de la rencontre de cultures diverses. Cette identité complexe et hétérogène imprègne toutes ses initiatives, souvent innovantes, où dans le dialogue des éléments disparates se manifeste une volonté d'ouverture vers des horizons nouveaux. En compétition avec les cours des Médicis, des Farnèse ou des Savoie, la reine ne se lassait jamais de s'informer sur les nouveautés de l'art italien afin de se les approprier et d'en tirer de nouvelles idées. Instrument de son pouvoir, l'art est devenu pour Catherine un moyen de dissimulation, de compensation et même de consciente tromperie qu'elle mettait en scène à des fins politiques et diplomatiques. Les innombrables projets architecturaux, les chantiers ouverts et jamais terminés, la grandiloquence et le caractère métaphorique de leur langage sont le miroir de cette idéologie ambiguë.