Mon voisin de Milena Agus

Par Stefano Palombari

C'est un inédit qui vient de paraître dans la collection « piccolo » de Liana Levi. Cela se passe à Cagliari, en été. Il fait très chaud. Elle, le personnage principal n'a pas de nom et l'auteur l'appelle ainsi, sort avec son bébé de deux ans se promener dans le quartier. Elle fait le tour de son immeuble, l’immeuble le plus laid de ce quartier périphérique dont les constructions sont plus ou moins toutes moches et en mauvais état.

Son bébé a deux ans et pas de père qui a pris la fuite. A deux ans, il n’a pas non plus la parole et ne tient pas debout. Elle, écrasée par un présent insoutenable ne songe qu’à une chose : le suicide parfait. Une mort qui serait tellement bien maquillée en accident qu’on ne la soupçonnerait même pas d’un acte volontaire.

L’appartement tout délabré où ils vivent a une petite terrasse qui donne sur le jardin du voisin. Ce dernier est très beau et lorsqu’elle le croise, elle ne se prive pas d’arrêter la poussette et de le fixer effrontément. Mais le voisin est distrait et il ne s’en aperçoit pas. Par la suite on découvrira qu’il s’agit d’un personnage totalement complémentaire.

Et ce n’est que le début. Il s’en passe des choses dans cette nouvelle qui ne fait que 50 pages et qui se lit en une heure. Agréable et bien écrit, c’est du pur Milena Agus. L’écrivain sarde est particulièrement douée dans la description des personnages ordinaires, qui peuvent à première vue apparaître insolites mais qui montrent tous une grande humanité et justesse.