Musica Nuda au Blue Note Records Festival

Par Karima Romdane

Dans le cadre du Blue Note Records festival qui se déroule du 30 mars au 16 avril, la scène mythique du Bataclan accueille le duo italien Musica Nuda et le guitariste Lionel Loueke. Le festival Blue Note Records Festival doit son nom au label Blue Note, référence mythique du jazz international, qui fête cette année ses 70 ans d'existence. On ne compte plus les pointures qui ont un jour signé sous ce label (Wayne Shorter, Bud Powell, McCoy Tyner, John Coltrane, Sonny Rollins et Thelonious Monk, Cassandra Wilson, Herbie Hancock, Norah Jones...). Pour cette édition anniversaire de son festival, plus d'une trentaine d'artistes confirmés (Stacey kent, Eric Truffaz, Raul Midon...) et en devenir, se partageront les plus belles scènes parisiennes (Théâtre du Chatelet, Bataclan, Café de la Danse, Cité de la Musique, Sunside...).

Musica Nuda Ma première est une voix qui se nomme Petra Magoni. Un timbre cristallin et un phrasé en guise d’écrin, elle s’est fait remarquer sur le répertoire de la musique sacrée, avant d’aborder au milieu des années 90 l’univers de la pop, allant jusqu’à s’acoquiner avec le rap et la dance, sans oublier de se tester aux côtés de sérieux jazzmen. Mon second est un contrebassiste qui s’appelle Ferruccio Spinetti. Ce féru d’improvisation s’est distingué par la qualité de ses compositions, enregistrant des bandes originales de films tout en multipliant les sessions comme accompagnateur. Mon tout forme un duo au titre explicite, une invitation à l’intime nudité, et au répertoire des plus éclectiques, déshabillant depuis 2003 des mélodies telles que " Like a Virgin ", " I Will Survive ", " Couleur Café ", " Nature Boy " et bien entendu du Monteverdi... C’est encore le cas sur " 55/21 ", leur troisième disque studio et premier album paru sur Blue Note. On y retrouve toute la classe de leurs précédents opus, variété italienne et chanson française, avec quelques invités remarqués, dont les chanteurs Jacques Higelin et Sanseverino, mais aussi Stefano Bollani, le pianiste prodige qui partage la vie de Petra Magoni.

Lionel Loueke Le guitariste Lionel Loueke, le bassiste Massimo Biolcati et le bassiste Ferenc Nemeth, soit un trio en forme de triangle équilatéral entre le Bénin, la Suède et la Hongrie, dont le trait d'union est le jazz made in USA. Tel est " Gilfema ", dont le nom n'est que la contraction du début des prénoms de chacun des membres : " Gil " pour Gilles (le deuxième prénom de Lionel, par lequel il est connu sur sa terre natale), " fe " pour Ferenc et " ma " pour Massimo. Ces trois trentenaires se sont rencontrés à la fin de l'autre siècle, sur les bancs de la prestigieuse Berklee, avant d'irradier La Mecque du jazz qu'est New York, où les meilleurs de leurs pairs vont s'attacher leurs services. Dix ans plus tard, ils sont désormais des musiciens confirmés, des plus recommandés et demandés. Ce qui ne les empêche surtout pas de rester fidèles à ce trio de leurs primes années, le cadre idéal pour dresser de nouvelles perspectives. Ce qu'indique leur second opus, après un premier album éponyme qui les distinguait déjà du commun des trios. Simplement avec le temps, cette triple entente creuse encore plus profond le sillon d'une complicité synonyme de démocratie à l'œuvre.