Neapolis Ensemble présente son nouveau album 'Palummella'

Par Karima Romdane

Neapolis Ensemble est un groupe qui s’est formé avec le but de reproposer la tradition musicale napolitaine. Le caractère universel de ces chants et de ces musiques, le fort métissage entre l’esprit cultivé et l’esprit populaire et la variété du répertoire lui permettent de représenter un cas assez rare dans le panorama musical actuel. Depuis sa création l’ensemble s’est produit dans une quinzaine de pays (Argentine, Chili, Uruguay, Mexique, Allemagne, Russie, Estonie, Espagne,…) et dans des cadres de prestige tels que le Festival d’Île-de-France, le Festival de Saint-Chartier, le Festival International de Musique de Besançon, le Théâtre de l’Opéra de Lille, les Scènes Nationales de Saint-Quentin-en-Yvelines…En octobre 2006, son premier disque Napoli a été publié. Il reflète un travail très ambitieux sur l’histoire de la ville de Naples et de l’Italie du Sud, représentée à travers onze morceaux s’échelonnant de 1200 à 1977 avec les images d’Ernest Pignon-Ernest.

Après Napoli, le Neapolis Ensemble, pour son deuxième disque, poursuit son travail d’exploration du répertoire traditionnel napolitain. Cette réalisation caractérisée par la recherche de l’authenticité musicale et historique s’articule autour de plusieurs thèmes pour mieux illustrer l’essence de la musique napolitaine. Des problématiques d’aujourd’hui sont abordées en utilisant des chants des siècles passés, et ce pour montrer à quel point ce répertoire – souvent mis en dérision par des musiciens qui n’en ont aucune connaissance – est actuel et universel. Après avoir traité de l’histoire de Naples, l’ampleur de ce patrimoine musical permet cette fois de faire un travail lié par un autre fil, celui de la Résistance. Une résistance perçue dans le sens le plus large du terme : la résistance à la disparition des langues, la résistance à la disparition des traditions, la résistance à la disparition des cultures, la résistance à la violence et aux abus d’une pensée unique, d’un faux égalitarisme qui se révèle être, à la fin, rien d’autre qu’une brutale uniformisation. Un ordre tendant à extirper toutes les différences, toutes les couleurs des peuples, toutes les rencontres qui peuvent mettre à l’abri de l’implosion d’une globalisation fondée sur des valeurs qui n’ont rien à voir avec le vivre en paix.
Cela peut paraître étonnant, mais ce sujet est déjà largement traité dans les chants qui trouvent leur origine entre le 17ème et le 19ème siècle. Comme le titre même du concert l'indique, Palummella (petit papillon), les interprètes reprennent un sujet très répandu dans leur tradition musicale, celui des sentiments (amour, paix, espoir, dépression, mal et joie de vivre) confiés à des "animaux volants" : oiseaux, papillons, abeilles...
Il ne pouvait en être autrement quand on sait que le peuple napolitain, dit-on, vole beaucoup sur les ailes de la fantaisie ! Il existe de nombreux chants dont les interprètes principaux sont ces porteurs de liberté ; au 19ème siècle surtout, beaucoup de compositeurs, anonymes ou non, ont écrit des chants révolutionnaires et d'amour en demandant à une "palummella" de faire suivre le message.

Avec Maria Marone (voix), Edoardo Puccini (guitares), Salvatore Della Vecchia (mandola, mandoline), Marco Messina (flûtes), Wally Pituello (violoncelle, chitarrone), Raffaele Filaci (percussions).
Toutes les dates de la tournée européenne sur www.myspace.com/neapolisensemble