Publié le jeudi, 26 juin 2008 à 16h45
Parfum de femme de Dino Risi en copie neuve
Fausto, un ancien capitaine de cavalerie, vit à Turin, avec une vieille tante depuis qu’il a - sept ans auparavant - perdu la vue et la main gauche, en manipulant une bombe au cours de grandes manœuvres. L’armée met à sa disposition pendant une semaine,Giovanni, jeune ordonnance auquel il impose le nom de “Ciccio”, et qui doit l’accompagner dans un voyage. Cynique, agressif, refusant la pitié, Fausto impose ses caprices à Ciccio.Toujours soigné de sa personne et fanfaron de ses conquêtes amoureuses, l’aveugle semble deviner tout ce qui se passe dans le monde qu’il ne voit pas et repère les femmes grâce à leur “parfum” charnel. Fausto se rend à Gênes où il court les prostituées, à Rome où il rend visite à un cousin prêtre.A Naples chez son ami Vincenzo, aveugle comme lui, il est remis en présence de la jeune Sara, amoureuse de lui depuis de longues années mais sans cesse éconduite...
Une question à Dino Risi par Guy Braucourt (février 1975) : Il vous arrive rarement de partir d’un roman pour faire un film. C’est pourtant le cas avec Profumo di donna...
Effectivement ce n’est pas dans mes habitudes, et je crois que cela a dû m’arriver deux fois avant ce film : en 1960 avec Un amore a Roma
(L’Inassouvie) et en 1969 avec Il giovane normale. Je préfère généralement travailler sur des histoires originales sans m’attacher à quelque chose
qui existe déjà au niveau de l’écriture. Mais le roman de Giovanni Aprino “Il buio e il miele”(L’obscurité et le miel) auquel je suis resté assez
fidèle, apportant peu de changements sinon pour le condenser, est une œuvre originale dans le panorama littéraire italien. Ce qui m’a attiré dans
“Il buio e il miele” c’est ce caractère d’un aveugle qui n’accepte pas la cécité, d’un homme mûr, violent, luxurieux, rempli de curiosité et d’appétit
et qui est en train de quitter la vie. Il y a une sorte de duplicité fascinante dans cette façon de quitter la vie et en même temps de l’aimer de
façon désespérée. En outre, il y avait en Italie un grand acteur auquel je suis très attaché - nous en sommes à peu près à notre dixième film
ensemble ! - et pour lequel semblait avoir été écrit ce personnage très fort à la mesure de sa sensibilité. Mais le paradoxe a consisté à monter
cette production difficile (car le sujet reposant sur un aveugle, effrayait) non pas sur le nom de Gassman, qui n’était pas très côté alors au box-office,
mais sur la réunion du jeune Alessandro Momo, que Malicia avait fait exploser sur le plan commercial, et d’une jeune actrice dont on
commençait à parler, Agostina Belli...
Informations pratiques
Cinéma Le Champo plan d'accès51, rue des Ecoles - 75005 Paris (M° Odéon / Saint-Michel ), tél. 01 43 54 51 60
Dates : à partir du 16 Juillet 2008