Publié le vendredi, 17 avril 2009 à 11h45
Le Passé est une terre étrangère de Gianrico Carofiglio
C'est un livre qui se laisse lire avec plaisir mais ce n’est pas de la grande littérature. Il ne s'agit pas vraiment d'un thriller, car il n'y a aucun suspense et finalement le lecteur comprend assez vite et sans difficulté l'identité du coupable. Le passé est une terre étrangère est plutôt un roman sur la manipulation.
Giorgio est un garçon modèle. Sa famille est fière de lui car il réussit très bien ses études de droit, il est très sage, il est fiancé à une fille de la bonne bourgeoisie de Bari. Bref, il est parfait. Jusqu’au jour où il rencontre Francesco, un garçon paumé qui passe ses soirées à jouer au pocker, en trichant. Francesco lui propose de participer à sa combine. Il serait son associé et ensemble ils gagneraient pas mal d’argent.
Et voilà que soudainement Giorgio change de vie. Il arrête ses études, quitte sa fiancée et commence à ne fréquenter plus que Francesco. Les parties aux cartes rapportent des gros sous. Giorgio commence à gagner beaucoup, il achète une BMW, et les rapports avec sa famille se dégradent. Il est tout à fait conscient de l’énormité de ce que lui fait faire Francesco, mais il ne peut pas s’empêcher de le faire quand même. A chaque fois, il se dit « c’est la dernière » mais après il continue. Jusqu’à la chute.
Les polars italiens ont la cote en ce moment. Mais il ne faut pas voir toute la littérature italienne de genre comme quelque chose d’indistinct et homogène. Des auteurs, comme par exemple Camilleri, Carlotto et Evangelisti arrivent à associer un relief stylistique à une intrigue bien ficelée. Leurs personnages ont une certaine profondeur, leurs phrases de la grâce et de la mélodie, ainsi qu’un style reconnaissable, propre à eux. Ce qui fait malheureusement défaut à ce roman de Carofiglio.