Teresa, spectacle de et avec Elena Serra

Par Stefano Palombari

Trois femmes se rencontrent sur un quai de gare : une jeune fille, une quadragénaire et une vieille dame. Elles on un prénom commun, Teresa. La petite italienne ne parle que la langue de son pays. La quadra un peu paumée est exclusivement anglophone. Quant à la vieille dame française, elle a le verbe acide et seulement hexagonale.

Toutes les trois attendent un train qui n’arrivera jamais. Pour tuer le temps, lorsque les mots ne servent presque plus à rien, elles vont partager leurs souvenirs par le visuel. Aux parfums d’Italie, les cultures et les histoires se croisent. Teresa est au carrefour du théâtre du verbe et du théâtre gestuel. La poésie et le rire donnent vie à ce spectacle tout public pour une heure de détente et de plaisir.

Elena Serra, collaboratrice du Mime Marcel Marceau pendant presque 20 ans, a travaillé au cinéma avec notamment Klaus Kinski, Takebayashi, Diane Kuris ou encore Antoine Graceau… et au théâtre avec Luca Ronconi, Giorgio Strelher, Andrea Adriatico ou encore Dusan Szabo. Elle enseigne à l’Académie des Arts de Spectacle de Montreuil (dirigée par Carlo Boso), à l’Ecole d’Art Dramatique Paolo Grassi de Milan, à l’Académie de Neufchâteau en Belgique et à l’Institut national des Art du Music-hall du Mans (I.N.M.)

La mise en scène, bien que minimaliste, à l’instar des accessoires, arrive à transporter le spectateur dans trois univers distincts. Elena aime également mélanger les genres, s’essayant à la comédie musicale et même au cabaret, le numéro étant d’ailleurs très joliment exécuté. Le spectacle garde pour autant une certaine unité dramatique et comique. Quant à la musique, elle est signée de Vincent Trouble dont la mélodie au piano emplit la scène, dépouillée de tout décor, d’un parfum d’Italie.