Publié le vendredi, 18 juillet 2008 à 09h58
Exposition photo Voir l'Italie et mourir
Du 7 avril au 19 juillet 2009 au Musée d'Orsay aura lieu l'exposition Voir l'Italie et mourir : La photographie en Italie à l'épreuve du “Grand Tour”. Les dates précises sont encore à définir.
Depuis la fin de la Renaissance, l'Italie est le lieu privilégié du voyage initiatique que doit effectuer tout artiste, afin d'étudier et copier les trésors artistiques du pays. Institué en 1663, le concours du prix de Rome permettait aux lauréats de séjourner à l'Académie de France à Rome, ville d'où ils pouvaient rayonner dans la péninsule, et dont peintres, architectes, sculpteurs et écrivains avaient fait une étape essentielle.
Avec la naissance de la photographie, les villes italiennes attirent aussi les photographes qui y installent des ateliers ou y effectuent des séjours. Les uns agissent par souci d'encyclopédisme, pour conserver le souvenir de sites menacés de disparition. D'autres ont une visée commerciale et cherchent à satisfaire les besoins des scientifiques, des archéologues et des artistes en photographiant monuments et sites : le forum romain, Pompéi, Herculanum, la Sicile...
Le développement du tourisme incite les voyageurs à rapporter des souvenirs et entraîne la multiplicité de vues d'églises, de palais, de fontaines, vendues à l'unité ou sous forme d'albums.
Les collections du musée d'Orsay sont riches de ces témoignages : négatifs d'Alfred Nicolas Normand, architecte de formation, et Frédéric Flachéron (membres d'un groupe de photographes connu sous le nom de Cercle du Caffé Greco, qui travaille à Rome dans les années 1850), albums évoquant des thématiques régionales ou encore photographies servant de documentation à des artistes. Les épreuves sont signées de grands noms de la photographie italienne : Alinari, Altobelli, Brogi, MacPherson, Naya, Noack, Ponti...
Au début des années 1890, l'éditeur Ferdinando Ongania publie deux albums de vues de Venise qui présentent l'architecture de la ville et la vie du peuple vénitien à travers des images pittoresques.
A la même époque les photographes pictorialistes - Heinrich Kühn, Hugo Henneberg, Edward Steichen ou le français Constant Puyo - à partir des mêmes motifs, réalisent des oeuvres dont l'aspect documentaire a disparu au profit des effets de lumière et de matière. L'attrait de l'Italie se manifeste aussi chez les photographes amateurs, comme le duc d'Orléans, dont le musée possède de nombreuses photographies de paysages format panorama réalisées principalement en Sicile. Elles sont postérieures de quelques années à celles rapportées par le peintre Pierre Bonnard du voyage en Italie qu'il effectue avec ses amis Édouard Vuillard et Ker-Xavier Roussel au tournant du siècle.
La nostalgie indissociable du pays de Virgile et l'attrait de ses beautés encore épargnées nourrissent une production considérable d'images. L'exposition se propose de les mettre en présence autour de quelques thèmes et fantasmes récurrents, qui circulèrent d'un médium à l'autre : les vestiges archéologiques et antiques, les sites majeurs de la culture européenne et les résiliences de l'ancien monde dans la population contemporaine. L'Italie de tous les désirs, dont on ne revient jamais vraiment.
Informations pratiques
Musée d'Orsay62, Rue de Lille - 75007 Paris
Tél. 01 40 49 48 14
Dates : 7 avril - 19 juillet 2009 , dimanche, mardi, mercredi et vendredi de 9h30 à 18h ; jeudi de 9h30 à 21h45.