Yvon Chateigner chante Luigi Tenco au Trianon

Par Karima Romdane

Après son passage en novembre au Café de la Danse , Yvon Chateigner est de retour au Trianon avec la participation de plusieurs artistes Cristina Marocco, Dorval et Giuseppe Cucé pour un hommage à Luigi Tenco. L'Amore, l'Amore est un spectacle dédié au poète italien Luigi Tenco, véritable icône de la chanson italienne à l'instar de Brel ou de Ferré. En 2009, les chansons de Tenco racontant la désillusion d'une jeunesse perdue, le déracinement, les amours mélancoliques restent d'une modernité totale ! Ce concert fait suite à la sortie de l'album qui porte le même titre L'Amore l'Amore. Toutes les chansons de Luigi Tenco dont Vedrai Vedrai, Tra tanta gente, Mi sono innamorato di te… sont réinterprétées par le jeune Yvon Chateigner. On trouve également dans son album un duo avec la grande chanteuse Ornella Vanoni, très connue pour ces duos avec Gino Paoli.

Luigi Tenco passe sa première enfance entre Cassine et Ricaldone, d’où est originaire sa mère. Sa passion pour la musique le conduit à former plusieurs groupes avec des copains dont Gino Paoli, Bruno Lauzi, Fabrizio De Andrè. Leur répertoire est plutôt jazz et Rock. Luigi joue d’abord de la clarinette puis il passe au sax. En 1958 sortent ses trois premiers 45 tours Mai, Giurami tu et Mi chiedi solo amore signés de son nom et deux autres sous pseudo. Deux ans plus tard arrive son premier succès Quando, le 45 tours qu’il signe sous le pseudo Dick Ventuno.

A partir de ce moment, la plupart de ses disques seront des succès. En 1962 il chante La ballata dell’eroe, chanson écrite par son ami Fabrizio De Andrè. L’année suivante il se dispute avec Gino Paoli pour une histoire de flirt avec la très jeune actrice Stefania Sandrelli. Les deux rompent tous les rapports et ils ne se parleront plus. En 1965 sortent les célèbres Un giorno dopo l'altro, qui devient le générique de la série télévisée Il commissario Maigret, Lontano lontano, Uno di questi giorni ti sposerò, E se ci diranno, Ognuno è libero. A la même année remonte sa rencontre avec Dalida et leur, très probable, histoire d’amour.

En 1967 il présente au "Festival de San Remo" la chanson Ciao amore ciao, qu’il n’appréciait apparemment pas particulièrement. Il la chantera en duo avec Dalida. Le public non plus n’apprécie pas la chanson qui termine en 12ème position et n’est pas admise en finale. Il sera retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel par Dalida, un trou de projectile sur le côté gauche de la tête. La thèse officielle est le suicide mais certaines personnes n’y croient pas pour différentes raisons et donc sa mort reste enveloppée d’un mystère. En tous cas il laisse un billet où il manifeste son désarroi à l’adresse du public et de la commission du festival qui lui ont préféré Io tu e le rose et La rivoluzione.

Peu de mois après la mort de Tenco, est publiée Preghiera in gennaio (Volume I) dans laquelle le chanteur Fabrizio De André honore la mémoire de son ami disparu. Le texte, depuis des décennies, fait partie de nombreuses anthologies scolaires de littérature. Quelques années après, Francesco De Gregori, se rappelle Tenco dans la chanson Festival.

En 1974, en son honneur, a été créé le Prix Tenco, manifestation à laquelle ont participé les plus grands chanteurs. En 1972, Amilcare Rambaldi a fondé à Sanremo le « Club Tenco » dans le but de réunir tous ceux qui, en recueillant le message de Luigi Tenco, se proposent de valoriser la chanson d'auteur. Tous les ans au Théâtre Ariston de Sanremo est programmée la Rassegna de la chanson d’auteur. A Ricaldone, un hommage est rendu tous les ans à Tenco, en été, au travers de la manifestation L'Isola in collina. Le 20 juillet 2006 a été inauguré à Ricaldone, le Centro di Documentazione Permanente Luigi Tenco, premier musée en Italie dédié à un chanteur.

Pour en savoir plus, le site officiel d' Yvon Chateigner