Ethicando

Par Stefano Palombari

Décliner le substantif « Ethique », la science morale des Grecs anciens, lorsqu’on fait du commerce est une opération ardue, bien souvent diluée dans les compromis quand elle n’est pas carrément vouée à l’échec. Avec Ethicando (le suffixe « ando » indique un gérondif en italien) Caterina Avanza et Ludovica Guerrieri montrent, par la conjugaison d’un substantif, la volonté délibérée de brouiller les pistes et de créer quelque chose de totalement nouveau.

Ethicando n’est pas un magasin. Il est vrai que vous y trouverez des objets et des produits de première qualité en vente mais Ethicando est bien plus que cela. En effet, Ethicando qui ne compte à ce jour que quelques mois de vie, dans sa jeune existence a déjà à son actif l’organisation de nombreux événements autour de la mafia et d’autres sujets politiques et sociaux.

Côté produits, dont la quasi totalité sont bio, vous trouverez, entre autres, des gâteaux et des pâtisseries réalisés par les détenu(e)s de différentes prisons italiennes, des bijoux créés par de artistes souffrant de problèmes psychiques (autour de 35 €), le vin centopassi issu des vignobles cultivés sur les terres confisquées à la mafia, du café de la coopérative Lazzarelle qui opère dans l’univers carcéral féminin de Pozzuoli, près de Naples… Sinon, les tee-shirt « made in jail », fabriqués par des anciens détenus et ceux contre le racket « addiopizzo ». Parmi les articles les plus insolites : des pâtes d’amande sicilienne, des gressins à l’encre de seiche, des amaretti siciliens sans gluten, la vellutata di cipolle (4,50 €), excellente confiture d’oignons, des sacs réalisés à partir de bandeaux publicitaires…

Mais à Ethicando vous pouvez aussi manger de très bonnes choses : des soupes (5 €) des lasagnes (10 €), différentes sortes de bruschette (7/8 €) et des fameux desserts faits maison (5 €) dont l’exquis gâteau à l’orange et l’authentique crostata à la confiture.

Publié le mardi, 5 juin 2012 à 16h50