La chapelle de l'abbaye royale de Chaalis

Par Rédaction

Elles sont l’oeuvre de Francesco Primaticcio (1504-1570). Ces fresques du XVIe siècle, qui ornent le revers de la façade et les voûtes de la chapelle abbatiale de Chaalis, ont retenu depuis longtemps l’attention des amateurs et des historiens. Après des travaux de restauration dans le bâtiment abbatial du XVIIIe, la baronne de Vatry confia la chapelle Sainte-Marie aux soins d’un élève de Viollet-le-Duc, l’architecte Édouard Corroyer (1837-1904), qui mena sa campagne dans les années 1875-1876, en même temps qu’il commençait la restauration du Mont Saint- Michel. Il prit certaines libertés, mais il sauva l’édifice qui avait beaucoup souffert de l’humidité. fresques de Primatice dans la chapelle de l'abbaye royale de Chaalis

Les fresques furent restaurées en 1875-1876 par un élève d’Ingres, Jean-Paul Balze (1815-1884), aidé par son frère, Raymond Joseph Antoine (1818- 1908). Les travaux consistèrent à reconstituer la grande composition de l’Annonciation que l’on devinait au-dessous du Père Éternel, et à intervenir sur les voûtes, dont les nervures furent alors peintes et dorées.

Pour finir, les parties basses des murs furent ornées de draperies en trompe-l’oeil et agrémentées des blasons des abbés successifs de Chaalis. Achevée en 1881, l’oeuvre des Balze fut unanimement admirée.

Jusqu’en 1870, il était de tradition d’attribuer les fresques à Primatice. Après la restauration des frères Balze, les auteurs des notices sur Chaalis hésitèrent entre Nicolò dell’Abate et Primatice. Cette hésitation s’expliquait par le manque absolu de preuves écrites mais aussi par l’interprétation malaisée d’une oeuvre que l’on croyait énergiquement repeinte. On savait aussi que Primatice s’était souvent trouvé dans l’impossibilité d’intervenir personnellement sur certains chantiers, en déléguant un de ses assistants pour interpréter ses dessins. Néanmoins, et selon les analyses de l’historienne d’art Sylvie Béguin, pour des raisons de vraisemblance historique tout autant que par les caractères stylistiques, la date d’exécution retenue (1543-1545) exclut Nicolò dell’Abate, qui ne vint en France qu’en 1552 pour seconder Primatice à Fontainebleau. Le génie du grand Bolonais est bien sensible dans la représentation du Père Éternel dans sa gloire mais aussi dans les figures qui garnissent les voûtains.

La gamme de couleurs, le dessin, certains traits s’apparentent aisément à la première manière qu’il pratiqua en France, celle des années 1540.

Primatice

1504 Naissance de Francesco Primaticcio (Primatice) à Bologne en Italie.

1532 Il quitte l’Italie et, recommandé par Federico Gonzaga, duc de Mantoue, il entre au service du roi François 1er.

1533/36 Décoration de la chambre du Roi, au château de Fontainebleau.

1533/37 Décoration de la chambre de la Reine, au château de Fontainebleau.

1537/39 Stucs et cabinet de la galerie de François 1er, au château de Fontainebleau.

1539/42 Galerie basse, au château de Fontainebleau.

1540 Mort de Rosso.

1540/43 Appartement des bains, au château de Fontainebleau.

1541/44 Décoration de la chambre de la duchesse d’Étampes, au château de Fontainebleau.

1541/46 Cabinet du Roi, armoires et cheminée, au château de Fontainebleau.

1543/45 ( ?) Fresques de la chapelle royale de Chaalis.

1541/70 Décoration de la galerie d’Ulysse, au château de Fontainebleau.

1550/52 Tombeau de Claude de Guise et d’Antoinette de Bourbon.

1552/56 Salle de bal, au château de Fontainebleau. 1556 Décor de l’hôtel parisien des Guise.

À partir de 1560 Monuments des Valois à Saint-Denis

1568/71 Aile de la «Belle Cheminée», au château de Fontainebleau.

1570 Chambre du Roi, 2e décor, au château de Fontainebleau.

1570 Mort de Primatice à Paris.

plus d'infos sur Primatice

Publié le jeudi, 3 août 2006 à 15h10