Publié le dimanche, 22 novembre 2009 à 10h45
Le destin tragique du fils caché de Mussolini
Mussolini avant d’être fasciste était un ardent socialiste. Il était le directeur de L’Avanti !, journal du parti socialiste italien. On était à la veille du premier conflit mondial. Le jeune Benito Mussolini, fidèle aux directives du parti, manifestait pour que l’Italie reste en dehors de cette guerre. Au cours d’une manifestation, les charges de la police sont particulièrement violentes et Mussolini est aidé par une jeune fille aisée, propriétaire d’un salon de beauté. C’était le début d’une passion violente et éphémère entre Ida Dalser et le futur Duce.
De cette liaison naîtra en 1915 Benito Albino que le Duce reconnaîtra avant de se rétracter. Mussolini ne tardera pas à changer de position sur la guerre. D’opposant il se transformera en ardent partisan. Il quittera ensuite L’Avanti pour fonder et diriger Il Popolo d’Italia, projet qu’il réalisera avec l’argent de la Dalser qui pour l’aider vendra tous ses biens et son activité. On dit même qu’avant la naissance de Benito Albino, la Dalser et Mussolini se seraient mariés religieusement.
Lorsque l’Italie rentre en guerre, en 1915, Mussolini part volontaire et disparaît de la vie d’Ida et de Benito Albino. Blessé il se marie civilement à l’hôpital de Treviglio, près de Bergame, avec Rachele Guidi, avec qui il avait une liaison depuis longtemps et qui lui avait donné une fille, Edda, en 1910. A partir de ce moment, commence le calvaire d’Ida Dalser et de Benito Albino qui se conclura tragiquement.
Vincere est un film où l’on voit bien l'empreinte du cinéaste de Piacenza avec son penchant pour les situations mélodramatiques et un goût prononcé du paradoxe, de l’emphase et de l’hyperbole. L’utilisation massive d’images d’archive en noir et blanc, qui montrent les parades munifiques du régime triomphant et sa rhétorique absolument insupportable, contribue à accentuer le contraste avec la situation dramatique de la protagoniste rendue par des couleurs sombres et des contours nets. Particulièrement drôle, un discours de Mussolini où le Duce fait pas mal de grimaces. Le spectateur ne peut pas s’empêcher de se demander comment pouvait-on prendre au sérieux un personnage aussi ridicule.