Allegra, pizzeria Paris 10

Par Stefano Palombari

Attention : Restaurant fermé en 2018

Au premier abord, on peut penser à un adjectif italien, décliné au féminin. Une pizza, allegra, gaie. En creusant un peu on s'aperçoit que les rapports entre Allegra et l'Italie sont proches de zéro. Aucun italien ne fait partie de l'équipe, ni le pizzaiolo, ni le cuisinier et encore moins le chef qui supervise la carte du local. Alors, pourquoi Allegra? Il s'agit du prénom de la grand-mère de l'un des propriétaires qui était… Espagnole.

Cela dit, la pizzeria Allegra n'est nullement dépourvue d'atouts. Son cas montre très bien qu'avec passion, sérieux et bons produits, il est possible de servir d'excellentes pizzas, bien meilleures par exemple que celles préparées par certains Italiens du quartier.

Allegra renoue les contacts avec la patrie de la pizza à travers les produits. Ils sont pratiquement tous italiens et de qualité. Les termes qui désignent habituellement la garniture des pizzas, que l'on trouve un peu partout, margherita, marinara, quattro stagioni… ont disparu, remplacés par l'un des ingrédients. C'est ce dernier qui donne le nom à la pizza. Nous avons donc fior di latte, mozzarella, 'nduja, speck, chorizo…

La fior di latte est celle qui se rapproche le plus d'une margherita. Elle est garnie de sauce tomate de Sicile, fior di latte (mozzarella au lait de vache), tomates cerise rôties, basilic frais.
La pizza est remarquable à tout point de vue. L'assaisonnement est goûteux avec un parfait équilibre entre les différents ingrédients. La pâte est bonne, bien levée, peut-être légèrement trop croustillante pour un adepte de la pizza napolitaine.

Un bon point également pour les desserts, tous faits maison. Nous avons goûté un baba au rhum « don Papa » 7 ans (8 €), compotée d'ananas, mangue et passion... exquis. Il est servi avec une crème fouettée, parfumée à la vanille.

Pour arroser votre repas, quoi de mieux qu'un bon verre de barbera (5,50 €) ? Sinon en alternative, un SP68 blanc (6 € le verre), vin naturel sicilien d'Arianna Occhipinti, de plus en plus présent dans les caves des restaurants parisiens.

Le décor est peut-être l'aspect le moins original. Le cadre « usine désaffectée » s'est tellement banalisé rive droite qu'il commence à devenir fatigant.

Publié le lundi, 5 janvier 2015 à 10h31