Cantina clandestina

Par Rédaction

Nous avons testé la pizzeria Cantina Clandestina avec quelques a priori favorables, liés notamment aux différentes bonnes critiques lues ici et là. On se disait aussi que derrière un nom pareil devait bien se cacher un endroit dédié à des plaisirs prohibés aux profanes !

L'emplacement presque secret dans une ruelle traversière du neuvième arrondissement, en haut d'une petite côte, la taille réduite du local et la décoration agréable, mais sans chichi nous confortaient dans cette idée d'un lieu réservé aux connaisseurs.

La première déception fut la carte : simple, trop simple : quelques entrées, une petite dizaine de pizzas, trois desserts… Les pizzas sont des plus " originales " : La Margherita proposée est tout sauf une margherita. Cette pizza a été créée en l'honneur de la visite à Naples de la Reine Margherita de Savoie en 1889 avec les couleurs du drapeau italien le rouge (tomates), le blanc (mozzarella) et le vert (basilic). Donc on ne voit pas très bien le sens d'y ajouter des olives. Pour ce qui est des autres pizzas de nombreux rapprochements sont, déjà sur le papier, surprenants : aubergine du sud d'Italie et gorgonzola lombard (la Cantina), ou saucisson piquant et anchois. Mais c'est à l'arrivée des pizzas qu'on nous réserve la vraie surprise : une profusion de roquette sur chacune d'entre-elles. Et pourquoi donc ? Un surplus de vert rendrait la pizza blanche et rouge un peu plus italienne ?

Il " Calzoncino ", une variante de la pizza calzone, servi avec une profusion de roquette et farci à la ricotta et aux épinards est mangeable mais sans saveur particulière. La " Cantina " n'est pas désagréable, la pâte fine, relativement croustillante. La " clandestina " propose un mélange incongru et malheureux de saucisson piquant et d'anchois. De surcroît le fromage ajouté n'est pas de la mozzarella avec des conséquences néfastes niveau goût et digestion. La pizza sole est également très chargée en ingrédients, mais il sont de relativement bonne qualité : par chance j'avais choisi une pizza agrémentée de mozzarella di bufala et la qualité de la marchandise a pu être vérifiée. S'y côtoyaient ensuite pêle-mêle artichauts, bresaola, tomates cerises, et bien sûr l'incontournable roquette.

Nous accompagnons nos pizza d'un vin rouge : nous avions demandé un Primitivo di puglia on nous apportera finalement un " Tacco Barocco ", Primitivo del Salento sans pourtant nous expliquer les raisons de l'échange.

Dans la courte liste des desserts nous choisissons Tiramisù et Panna cotta. Pour les deux le verdict est semblable : parmi les pires que l'on a goûtés. Ce qu'on leur a ôté en onctuosité on l'a ajouté en sucre. On avait du mal à le terminer. '' Insomma'', une adresse qui nous a déçu, loin du " bijou secret de quartier " annoncé, adapté à une pizza express pour le midi… rien de plus.

- Comptez environ 25 € pour une pizza, un dessert et une bouteille de vin

Publié le dimanche, 6 janvier 2008 à 11h50