Goldoni's Ristorante
Une fois à l’intérieur, nous remarquons avec plaisir que le personnel et les deux cuisiniers sont italiens. La première douche froide arrive en lisant la carte. Les prix sont disproportionnés. Un plat de pâtes sauce tomates basilic est facturé 12 euros et des tagliolini aux truffes 35 euros.
Mais commençons par le commencement.
Les antipasti : nous goûtons des calamaretti in guazzetto (14 euros), des speritine (12 euros) et la minestrone (10 euros). Concernant les calamaretti in guazzetto, plus que du "Guazzetto", il s'agit d'une espèce de bouillon très liquide dans lequel les calamars ont été cuits. Par ailleurs, l'absence de tentacules et la consistance pas particulièrement moelleuse des calamars, nous amène aisément à en deviner l'origine (rayon des surgelés plutôt que marché du poisson). Deux remarques négatives sont à faire: l'une concernant la surabondance d'ail, l'autre relative au fait que, pendant la cuisson, le vin blanc n’aie pas suffisamment évaporé. Les spertine, des petits poissons frits accompagnés de sauce mayonnaise, sont corrects. A l’arrivée de la minestrone on a cru qu’ils s’étaient trompés de plat car dans une petite cocotte trois rondelles de carotte flottaient sur du liquide. Aucun lien de parenté avec le minestrone. En réalité c’est un bouillon réalisé avec du cube saveur et quelques légumes. Malgré une bonne dose de parmesan, le met manquait cruellement de goût.
Concernant le plat, nous avons pris des tagliolini aux calamars (15 euros), du fegato alla veneziana all’aceto balsamico (19 euros), des spaghetti alle cappesante (21 euros)
Les tagliolini, annoncés comme "frais" (mais on a des doutes à ce propos…) font pendant au "Guazzetto" en ce qui concerne le vin pas bien évaporé, ce qui donne aux plats un goût aigre pas très agréable. La quantité est abondante mais malheureusement, niveau qualité, ces pâtes demeurent accepables bien loin d’être exceptionnelles.
Les pâtes alle cappesante (aux noix de Saint Jacques) sont copieuses mais ne sont pas tendres au goût et les noix de Saint Jacques se perdent dans la masse. A la commande, le serveur nous a demandé comment nous voulions le fegato alla Veneziana, (foie de veau à la mode de Venise), si on voulait des pâtes ou des légumes à côté. Lorsque nous lui avons demandé pourquoi proposer des pâtes à côté de la viande vu qu’en Italie ça ne se fait pas, il a répondu « marketing », sinon on n’en vendrait pas. Rien de plus faux vu qu’il y a pas mal de restaurants italiens qui refusent de servir des pâtes à côté de la viande ou du poisson et qui se portent très bien. Mais bon, nous nous sommes limités à enregistrer l’information sans polémiquer. Le résultat en tout cas est bien décevant. Un peu d’oignons mélangés aux morceaux de foie tandis que les oignons mijotés devraient former comme une sauce homogène.
Parmi les desserts il n’y a pratiquement rien d’italien, pas même les passe-partout, tiramisù et panna cotta. On trouve uniquement le tartufo affogato, une glace noyée dans le café, bien dure à manger et sans saveur exceptionnelle (9 euros). Sinon le moelleux au chocolat (11 euros), n’est pas si mal mais il n’a aucun rapport avec la Péninsule. Quant au mille feuille (10 euros), rien à signaler, sinon l'absence d'ingrédients artisanaux dans la préparation, ce qui fait de ce dessert quelque chose de facilement oubliable.
Nous avons bu un vermentino de Sardegna (30 euros). En général avec les vins de cette région on n’a pas de mauvaises surprises. Et bien dans ce restaurant même les vins de Sardaigne ne sont pas bons et vous coûteront quand même 30 euros.
Quant au café, il n’échappe pas à la règle. Il est proposé à 3 euros et reste dans la moyenne des cafés français, mais, dans un restaurant italien, et à ce prix là, on se serait attendu à quelque chose de mieux.
Informations pratiques
Goldoni's Ristorante plan d'accès53 avenue de la Motte-Picquet - 75015 Paris (M° La Motte-Picquet-Grenelle)
Tél. 01 42 19 94 08
Ouverture : ouvert tous les jours
Publié le vendredi, 12 décembre 2008 à 12h27
Ce restaurant à la salle tout à fait anonyme, se trouve à quelques pas de la station de métro La Motte-Picquet-Grenelle. Avant même de pénétrer dans l’établissement, nous nous sommes posés la première question concernant le nom mais n’avons pas percé le secret de ce génitif saxon appliqué à un restaurant italien en France.