Il Circolo

Par Rédaction

Il Circolo est la dernière adresse de Luca Benasciuti, déjà heureux propriétaire de La Pizzetta, La Salumeria et La pizzetta più grande.
On y rentre comme dans un bistrot : soit au comptoir à l’heure de l’apéro (la maison ouvre tôt, vers 18h et propose l’''happy hour'') pour boire un ''spritz,'' typiquement vénitien et très en vogue en ce moment dans la Botte; soit pour s’attabler, dans un coin banquette ou dehors sur le macadam (deux petites tables).

Nous avons bien évidemment choisi l’option « dîner » et nos impressions restent mitigées : quelques saveurs agréables mais l’ensemble reste assez fade et sans vraies surprises.

La carte se compose d’une petite dizaine d’entrées entre 12 et 16 euros, de même pour « le paste » et de cinq « secondi », plats de viande ou poisson, qui varient entre 18 et 21 euros. La carte des vins présente des crus plutôt chers (en moyenne 40€) mais nous trouvons un San Giovese rouge de l’Ombrie à 24€, qui se révèle correct.

Le choix des « antipasti » est un peu limité et surtout très classique : à l’habituelle « burrata » et tomates ou à la « vue et revue » assiette de charcuterie italienne, nous préférons goûter l’insalata di calamari, schiacciata di patata e pomodori confitti (12€50 ; d’ailleurs en italien, on dit « pomodori secchi » et non « confitti » !) Le plat se révèle harmonieux, délicat en bouche : les calamars sont bien cuits et restent tendres et on sent bien la Méditerranée dans la purée de pomme de terre parsemée d’olives.

Les « primi » que nous choisissons sont plutôt copieux et bons…mais sans plus. Les bucatini piccanti al pesto rosso (12€) sont un peu décevants : on sent surtout le piquant du « peperoncino » (piment) mais peu les odeurs du basilic, des tomates confites et de la ricotta fraîche censés être présents dans la recette. De même, les caserecci avec salmone e funghi (13€50), saumon et champignons, n’ont rien de transcendant: les pâtes sont un peu trop al dente et les saveurs du saumon et des champignons ne parviennent pas vraiment à s’harmoniser. Petite exception pour les ravioli di spinaci, ricotta salata e scorze d’arancia (14€), ravioli épinards, ricotta séchée et zeste d'orange, qui sont une expérience assez réussie quoique déconnectée de la tradition gastronomique italienne.

Parmi les « secondi », nous avons choisi les involtini di vitello e Parma (brochette de roulés de veau au jambon de Parme), servis avec de la purée de pomme de terre (19€) : belle présentation mais un peu trop salés pour nos goûts. Le calamaro grigliato e caponata siciliana (18€) quant à lui est farci avec une purée d’aubergines et déborde de délicates saveurs.

Pour les gourmands, la carte des desserts reste elle aussi traditionnelle : mix de fromages italiens (on rappelle quand même qu’on ne mange pas de fromage en Italie en fin de repas), panna cotta, tiramisù (6€, crémeux et goûteux, il est comme l’entrée, au-dessus du lot).
Par contre, un dessert attire l’œil et les papilles car on ne le voit pas souvent au menu: le salame al cioccolato (7€), un « saucisson » au chocolat : mélangé à des biscuits secs triturés puis placé au congélateur afin d’obtenir une forme compacte, il est présenté coupé en tranches avec de la glace à la vanille… résultat savoureux !

En revanche, la crostata crema pasticcera e frutti (8€), qui avait suscité un soudain enthousiasme lié à des souvenirs d’enfance, est une grosse déception. Il ne s’agit nullement d’une crostata mais d’une tartelette, vraisemblablement industrielle, farcie de Nutella avec des morceaux de poire dessus.

Des prix parisiens (c’est-à-dire dans la moyenne haute), des assiettes correctes mais sans étincelles, Il Circolo ne nous a pas laissé un souvenir impérissable.

Publié le mardi, 26 juin 2012 à 10h37