Il Ristorante de Rocco Anfuso
Au fils des années, l’atmosphère de Il Ristorante de Rocco Anfuso n’a pas beaucoup changé. Fidèle depuis 20 ans à la tradition des bâtiments haussmanniens qui l’entourent, ce restaurant italien du 17ème arrondissement est empreint d’une notion d’élégance et convivialité qui ne font pas beaucoup penser à la Botte. Décors un peu d’antan et service aux petits soins en font plutôt un restaurant italien à la française, un peu bon-chic-bon-genre. Ne soyez pas donc étonnés de vous voir servir en hors d’œuvre du beurre à tartiner ! On ressent le même sentiment de dépaysement étonné en regardant la carte : les prix correspondent certes au prestige du quartier, mais d’où viennent ces asperges blanches avec leur jaune d’œuf, proposées en entrée ? Où classer, entre la France et l’Italie, les tagliatelle au foie gras ? Nous restons donc un peu prudents.
Regrettant l’absence de certains produits annoncés au menu (notamment thon et langoustines), nous avons opté comme antipasti pour un carpaccio de dorade à l’éolienne (16€) qui affichait fraicheur et qualité irréprochables bien qu’en quantité nouvelle cuisine, un vitello tonnato (15€) tout à fait conforme à l’original, et une salade d’artichauts et copeaux de parmesan (16€) qui s’est avérée être plutôt une salade de laitue avec des tomates, du parmesan et quelques tranches d’artichaut, sans plus.
Comme plat, nous avons alterné grands classiques de la Péninsule et créations plus recherchées : les lasagnes ragoût à l’ancienne (18€) particulièrement réussies : goûteuses, croustillantes, avec des ingrédients de bonne qualité et surtout pas de crème. Les fettuccine aux calamars avec leur encre (19€) offrent un plat coloré de noir aux saveurs profondes de la mer. Les linguine aux palourdes à la vénitienne (18€) al dente étaient bien garnies en palourdes sans être exceptionnelles et enfin les spaghetti en papillote aux saveurs méditerranéennes (16€), dont l’assiette « mystérieuse», avec les spaghetti « cachés » dans une papillote de papier d’aluminium, se révèle un petit peu décevante : les pâtes sont légèrement trop cuites et on s’attendait à davantage d’originalité et de « saveurs du Sud » alors que le simple goût de la sauce tomate et du fromage par-dessus prévaut.
Parmi les desserts, celui qui vaut le détour est le zabaglione (9€), délicate crème fouettée au bain-marie aromatisée aux amandes amères. En alternative, le tiramisù (9€), est plutôt bon et crémeux. En conclusion, pour ce qui est des vins, tous assez rares et originaux, mais surtout hors de prix, notre choix d’un Regaleali de 2009 du domaine ‘Tasca d’Almerita’ (30€) s’est avéré à vrai dire particulièrement heureux.
Pour résumer, nous trouvons que Il Ristorante de Rocco Anfuso se situe un peu en deçà de ses ambitions. Le service est impeccable, le chic assuré, mais la recherche culinaire et l’authenticité de la carte n’est - somme toute - pas à la hauteur de son addition. Célébré par certains comme un « sans faute », Il Ristorante de Rocco Anfuso demeure en réalité plutôt un « sans plus ».
Publié le mercredi, 16 mai 2012 à 22h54
Informations pratiques
Il Ristorante22 Rue Fourcroy - 75017 Paris (M° Ternes)
Tél. 01 47 54 91 48
Ouverture : ouvert tous les jours