La poesia, les mots et les choses
La Poesia est un nouveau bar restaurant qui propose des plats italiens simples et rapides que l’on définit, ces derniers temps, comme street food : Arancini, crocchette di patate, involtini di zucchine, focaccia… Mais vous pouvez également manger des cannelloni ou une parmigiana di melanzane.
Au premier abord, le rapport avec l’Italie n’est pas si simple à trouver. Aux murs on remarque un dessin des Pouilles et des photos des juges Falcone et Borsellino assassinés par la mafia, cependant le personnel de l’établissement ainsi que le gérant sont français.
Sur la petite nappe en papier, des informations sur les Pouilles, et tout particulièrement sur le Salento, côtoient un louable engagement à promouvoir les produits issus des terres confisquées à la mafia. Le logo de Libera Terra est d’ailleurs présent sur les nappes. Ceci dit, à côté de l’emblème de Libera Terra s’affichent ceux des vins de Bourgogne Derey et du champagne Lhuillier, dont la démarche n’a rien de particulièrement éthique, vu que leurs vins ne sont même pas bio. Ce qui laisse planer un doute sur la sincérité de la démarche.
Une fois pris connaissance des propositions culinaires du lieu, cet affichage réitéré des Pouilles nous apparaît plutôt mystérieux car l’accent des plats n’est ni salentino ni « pugliese » en général, tout autant que celui du cuisinier qui vient de Campanie.
Les entrées sont proposées à 4 € chacune (deux pièces). Si vous prenez le forfait pour les 8 entrées la formule est à 18 € mais vous n’aurez qu’une seule pièce de chaque. Ce qui rend la formule plus chère que si on commande les entrées singulièrement.
Les crocchette et la focaccia sont très bonnes, les arancini un peu insipides mais leur défaut le plus criant réside dans la taille. La focaccia aux olives est servie avec une excellente huile des Pouilles.
Sinon, côté plat, la parmigiana est particulièrement savoureuse, dommage de rajouter une tranche de mozzarella fade sur le dessus. Quant aux cannelloni, ils sont farcis de ricotta et quelques morceaux sporadiques de jambon. Le plat dans l’ensemble n’a pas un goût très affirmé. Or, quand nous avons lu sur l’ardoise « cannelloni », sans autre qualificatif, nous avons pensé tout de suite aux classiques ragù / besciamella.
En dessert, nous avons pu tisser un lien gastronomique avec les Pouilles en choisissant le pasticciotto (7 €) très bon mais minuscule et servi avec une crème chantilly industrielle.
Vous pouvez arroser votre repas avec un très bon perricone centopassi, vin biologique de Sicile domaine agricole lié à la coopérative Libera terra. Le nom centopassi vient du film de Marco Tullio Giordana sur le meurtre du militant communiste Peppino Impastato qui habitait à cent pas du chef de la Mafia, commanditaire de son assassinat.
Publié le samedi, 26 novembre 2022 à 12h22
Informations pratiques
- La Poesia
- 3 rue de la Fidélité - 75010 Paris. Tél. 01 53 62 95 13
- Ouvert du mardi au samedi