Nonna Ines

Par Rédaction

Dans une transversale très discrète de la rue Mouffetard, collé à un autre restaurant italien au point qu’on aurait pu penser à un unique propriétaire, Nonna Ines s’affiche comme un restaurant traditionnel italien, voire toscan. La salle est assez petite et décorée essentiellement avec des photos noir et blanc de la famille, on imagine, de la jeune propriétaire. Une fois la carte à la main, on remarque que le choix, bien qu’il ne soit pas pléthorique, est toutefois intéressant. Aux mets proposés sur la carte, s’ajoutent les 2/3 de l’ardoise.

En entrée, le lardo de colonnata accompagné de pain grillé (8 €) est vraiment fameux. Moins convaincant le crostone à la tapenade d’olives et rouget (7,50 €), l’accord entre les deux saveurs si différentes ne fait pas l’unanimité. Pareil pour la fantasia della nonna (7 €) « tiramisù de caviar d’aubergine concassé de tomates et mascarpone au parmesan » que certains trouvent un peu trop acide.

Pour le plat, grosse déception pour les linguine alle vongole, palourdes (18 €) qui n’ont absolument aucun goût. Les vongole sont assez nombreuses et ont un excellent aspect mais une fois dans la bouche, on a l’impression d’avoir perdu le sens du goût car elles en sont totalement dépourvues.

Les casarecce aux écrevisses, gambas pois gourmands et lard fumé (16,50 €) sont plutôt bonnes : les ingrédients pris un par un, sont frais et de qualité mais le tout manque un peu de « peps » (peut-être expliqué par l’absence de sauce liant les ingrédients et les pâtes).

Les orecchiette aux légumes poêlés et légèrement pimentés (13,50 €) ne sont pas très réussies non plus : les légumes (poivrons, courgettes et champignons) ne vont pas très bien ensemble (du moins le choix d’associer les champignons et les poivrons nous laisse quelque peu perplexes), et les pâtes sont d’une qualité moyenne, servies avec un peu trop de roquette dessus.

Les ravioli à la ricotta et basilic à la fonduta de scamorza fumée (14€), sont bons et l’assaisonnement pas trop présent… on aurait aimé par contre qu’ils soient plus nombreux dans l’assiette ! Les penne à la saucisse truffée, sauge et parmesan (17,50 €), préparées à la norcina selon la recette typique de Norcia en Ombrie, sont riches en saveur et en énergie.

La tagliata de bœuf (18€), pièce de rumsteck coupée en tranche, garnie d’échalotes marinées au vinaigre balsamique, basilic et copeaux de parmesan accompagnée de purée de pommes de terre et salade, s'avère une pâle copie de l'original toscan tant en quantité qu'en goût. Le plat proposé est peu généreux et trop cuit par rapport à ce qui avait été demandé. Le tout est servi avec une purée de pommes de terre décevante, d'origine industrielle, qui n'a pas aidé ce plat à être davantage apprécié. Enfin, la dorade royale rôtie au sel de Colonnata et parfumée à la truffe (20 €) à la chair ferme et délicate est succulente.

En dessert (7 €), le Segreto di dama est un fondant au chocolat aux noisettes, noix grillées et biscuit accompagné d'une glace vanille : ce dolce, qu’en Italie est généralement appelé « salame di cioccolato », tient la route, l’affogato goloso, glace au chocolat blanc noyée dans un expresso, avec chantilly, sauce caramel et pistaches grillées est un délicieux mélange de saveurs. Le tiramisù, quant à lui, est crémeux et savoureux mais bizarrement c’est le goût de l’amaretto qui domine par rapport à celui du café.

Côté cave, le choix n’est pas non plus très large et les deux vins que nous avons goûtés (Chianti Torre delle Grazie 23,40 € et Rupicolo des Pouilles 22,50€) se sont révélés un peu décevants, peut-être aussi à cause de la mauvaise conservation.

A midi formule entrée + plat ou plat + dessert 13 €, ou plat uniquement 9 €.

Publié le mardi, 25 septembre 2012 à 10h59