Roba Seria, ni oui ni non
L’art de l’optimisation de l’espace. On est frappé, en franchissant le seuil du restaurant, par l’habileté à tout faire rentrer dans un espace minuscule. Heureusement que Roba Seria (choses sérieuses) a pu empiéter de quelques mètres sur le trottoir, sinon il aurait dû se contenter de la vingtaine de couverts dégagés à l’intérieur avec un système de mezzanine étonnamment bien conçu.
Malgré la pénurie d’espace le client est plutôt bien assis. Le local est chaud et accueillant. Quoi de mieux qu’un bon vin pour tuer l’attente de vos plats ? D’autant plus qu’ici on ne propose que des vins naturels à des prix plus que corrects. Un verre d’un excellent vin de Toscane à la couleur orangée (mérite de la fermentation pelliculaire) n’est facturé que 6 €.
En entrée, la caponata (8 €) tiède n’est pas mal du tout. Chaque bouchée confirme le savoureux équilibre entre l’aigre et le doux. On pourrait pinailler, en se demandant le sens organoleptique de la perruque de roquette qui lui cache le crane… mais nous sommes conscients que parfois un souci d’esthétisme l’emporte sur la logique des accords. Malheureusement, la cuisine n’est pas un poème où tendance rime avec prudence. Ce qui fait qu’en quelques années, on a assisté à la déferlante de la rucola (roquette). On la retrouve partout. Enrico Vaime, un célèbre journaliste de la radio italienne, a publié il y a quelques années un petit livre très drôle sur le sujet qui s’intitule Quando la rucola non c’era (Quand la roquette n’était pas là).
Concernant la suite, nous nous sommes rabattus sur la pizza. Les autres mets proposés : ravioli champignons panna et speck, tagliatelle alla bolognese (terminologie que je croyais définitivement abandonnée), salmone con spinaci, n’ont pas déchaîné notre enthousiasme. La pizza est bonne. Une sorte de « modèle hybride » entre la napolitaine bien moelleuse et la romaine croustillante. La margherita (11 €) est généreusement garnie avec une pâte fine, bien levée donc très digeste.
Dans la diavola, (15 €) pour estomper la puissance du salamino piccante napoletano, le pizzaiolo de Roba Seria ajoute de la ricotta sous forme d’émulsion. Le résultat n’est pas inintéressant.
Nota dolente, les desserts. Comme cela arrive souvent, la touche sucrée de la fin du repas est un peu délaissée. Certains établissements ont encore du mal à se libérer du binôme sempiternel « tiramisù – panna cotta ». Roba Seria en fait partie.
Formules : Plat + verre de vin (18,50 €) ; entrée plat ou plat + dessert (21 €) ; entrée + plat + dessert (24 €)
Publié le mardi, 13 février 2018 à 09h31
Informations pratiques
- Roba Seria
- 13 Rue des Lavandières Sainte-Opportune - 75001 Paris. Tél. 01 42 21 01 72
- Ouvert tous les jours midi et soir sauf le dimanche
Réactions :
Choquée par ce qu'il vient de se passer...
Première fois de ma vie que je mets un commentaire, et pourtant j'ai déjà été déçue auparavant, mais là, c'est aller trop loin.
Je m'explique. 22h30, j'arrive avec mon amie, et le responsable nous demande si c'est pour diner, nous répondons que oui. N'ayant pas très faim, nous décidons de prendre 2 antipastis, avec l'idée de prendre un dessert pour finir (dont nous avons fait mention au serveur), le tout accompagné d'un verre de vin. Les produits étaient de qualité, et nous ont ouvert l'appétit : nous décidons d'en recommander, mais le patron nous dit que les cuisines sont fermées. "Même pour du froid ? "Oui. Donc pas de dessert ? Non. " Il m'explique qu'il ferme dans 10min, alors qu'il n'est que 23h10, et que les horaires affichées présentent une fermeture à minuit. ENSUITE, TENEZ-VOUS BIEN ; au moment de payer, je fais remarquer gentiment au responsable qu'il aurait été plus délicat de sa part de nous dire que les cuisines fermaient bientôt, et qu'il serait plus judicieux de tout commander rapidement, ce que nous aurions fait. RÉPONSE DU RESPONSABLE, identifiable par ses lunettes rondes (pour les prochains qui iront, au moins vous saurez à quel genre de personne vous avez affaire : "QUOI, VOUS ME FAITES CHIER POUR UN DESSERT ? C'EST BON J'EN AI MARRE, SURTOUT QUE VOUS AVEZ CONSOMMÉ QUE POUR 30 BALLES ! BARREZ-VOUS !". Calme, et bouche bée, je lui explique que c'est bien dommage, habitant le quartier, nous aurions pu devenir des habituées des lieux, surtout que les produits sont très bons, et le serveur italien très gentil. "ÇA DONNE UNE RAISON DE PLUS POUR PAS VOUS REVOIR !". Il m'a limite poussé dehors, et a violemment claqué la porte derrière.
Bon, au moins, nous avons mangé gratuitement, mais j'aurais préféré payer et garder un meilleur souvenir de cette soirée.
En gros, pour tous ceux qui liront mon commentaire, bien que les produits soient bons, sachez que vous n'êtes que des porte-monnaie, et pensez à l'argent que vous allez mettre dans les poches de ce gérant odieux.