Publié le jeudi, 17 septembre 2009 à 15h09
Fellini, la grande parade, exposition au Jeu de Paume
A partir du 20 octobre 2009 Fellini sera à l’honneur à Paris. « Tutto Fellini » est une manifestation qui compte plusieurs volets : Une exposition au Jeu de Paume, dont vous trouverez tous les détails sur cette page, une rétrospective à la Cinémathèque française, sur laquelle nous allons bientôt mettre en ligne toutes le informations, des conférence à l’Istituto Italiano di Cultura de Paris et des DVD édités par Carlotta film. L’Italie à Paris ne pouvait pas ne pas s’associer à un événement de cette ampleur, avec à la clef des invitations et des DVD pour nos internautes.
Alors que La Dolce Vita (1960) s’apprête à célébrer ses cinquante ans, « Fellini, la Grande Parade » est l’occasion de s’interroger sur l’actualité de l’œuvre du cinéaste. L’exposition veut explorer l’univers, découvrir les sources qui ont nourri l’imagination de celui dont le nom a fait son entrée dans le langage courant en devenant un adjectif – fellinien –, synonyme d’un monde extravagant, d’un défilé de grotesques. Le matériel qui accompagne les films de Fellini est en effet particulièrement riche de découvertes et de surprises. Il permet, en lien avec des extraits vidéo, de montrer l’artiste au travail.
Pendant près de quarante ans, Fellini est en évolution constante. Néoréaliste à ces débuts, il assiste Rossellini sur Rome ville ouverte (1945) puis sur Paisa (1946), fait une apparition quasi-divine en saint Joseph aux côtés d’Anna Magnani dans Le Miracle (1948), film de Rossellini dont il signe le scénario. Passé à la réalisation, étiqueté cinéaste catholique avec La Strada (1954), Fellini essuie alors les critiques de la gauche qui s’indigne de sa trahison. Retournement de situation avec La Dolce Vita, les mêmes crient au génie, tandis que l’église le fustige…
Fellini se contente, lui, de bouleverser les règles de la narration, de déconstruire le récit, de repenser le cinéma. En homme libre, à l’écart des courants, il poursuit sa carrière. 8 ½ (1963) marque une nouvelle rupture, sa réflexion sur le cinéma, ses interrogations sur la création, le pousse à dépasser les frontières du réel pour explorer le monde mystérieux de l’imaginaire. Les souvenirs d’enfant, l’inconscient, les rêves font alors une intrusion remarquée dans son œuvre, et deviennent le prétexte de la mise en scène de son auteur. Dès lors, Fellini devient l’un des sujets récurrents de son cinéma, un méta-cinéma qui n’est pas étranger à la construction du mythe fellinien.
L’exposition revient sur la création de ce mythe, l’analyse, tente de le comprendre et de le donner à voir. En rassemblant une iconographie dispersée, en retrouvant la trace de la plupart des photographes qui ont travaillé sur les films, en explorant les archives des collaborateurs de Fellini, Sam Stourdzé a constitué un corpus composé d’un grand nombre de photographies, de dessins et de films jusqu’alors inédits, formant ainsi la matière de l’exposition. Soucieux d’éviter l’hagiographie, l’exposition se détache de la chronologie pour aborder Fellini à travers ses obsessions. Elle se concentre exclusivement sur les images, celles qui inspirèrent Fellini, celle dont il rêva, celles qu’il fabriqua… La confrontation de ces images, la mise à jour de leurs circulations à travers un dispositif d’exposition résolument contemporain, permet d’établir un dialogue entre photographie et film, entre images fixes et images animées.
Avec la double ambition de contribuer d’une part, au renouvellement de la grille de lecture de l’œuvre du cinéaste, mais aussi, de se confronter à la question de l’exposition du cinéma, « Fellini, La Grande Parade » est une sorte de laboratoire visuel. S’éloignant parfois de la filmographie de Fellini, elle interroge plus largement le XXe siècle qui fut le sien. Le siècle du cinéma bien sûr, mais aussi celui de la presse, des médias, de la télévision, de la publicité. En un mot, le siècle de l’image, ou plus précisément, le siècle de la fabrique des images.
Elle s’articule autour de quatre grandes séquences: Fellini et la culture populaire; Fellini à l’œuvre ; La Cité des Femmes… et la place de l’homme ; et Fellini ou l’invention biographique. Au sein de ces séquences se déploient des modules thématiques. On y retrouve les thèmes qui parcourent l’œuvre de Fellini, ceux qui le fascinent ou l’obsèdent. Ainsi on peut citer en vrac : le music-hall et le cirque, la caricature ou les romans - photos, les monstres marins ou le rock’n’roll, la reconstitution du réel à Cinecittà, la femme dans toute sa polymorphie, l’ambiguïté de son sentiment religieux, la réalité à l’épreuve de l’imagination, la psychanalyse et les rêves, son rapport aux médias, son attrait pour la presse illustrée, sa répulsion de la télévision, son dédain de la publicité – il en réalisera tout de même trois ! –, l’inventeur de mots : paparazzi, Dolce Vita…
L’exposition se compose d’une sélection de photographies, de dessins, de magazines, d’affiches, mais aussi d’extraits de films, de bouts d’essai, de scènes coupées, de films amateurs, d’actualités d’époque et d’interviews… Un certain nombre d’œuvres et de documents est présenté au public pour la première fois.
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Informations pratiques
Jeu de Paume nbsp; plan d'accèsPlace de la Concorde - 75008 Paris (M° Concorde), tél. 01 47 03 12 41
Dates : du 20 octobre 2009 au 17 janvier 2010
Partenariat Jeu de Paume / L'Italie à Paris
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