Guido De Luca, chaleureusement gastronomique

Par Stefano Palombari

Cette enseigne a été pendant longtemps un lieu de bonne restauration traditionnelle. On y mangeait correctement une cuisine sans grande surprise.

Quand Romain, fils de Guido, a repris le restaurant, la musique a commencé à changer. Mouvement qui s'est accéléré il y a deux ans avec l'arrivée de Michele Fortunato. Après l'école hôtelière, ce jeune cuisinier a pu se perfectionner chez des grands chefs comme Joël Robuchon à Paris.

Imagination, passion et maîtrise des ingrédients ont permis au jeune chef, épaulé depuis peu par le talentueux Giuseppe Bruno, de métamorphoser Guido De Luca en un véritable restaurant gastronomique. Dans ses réalisations on perçoit une pressante envie de faire découvrir des produits régionaux d’excellente qualité, surtout du sud de la Botte. Savamment mélangés, ils expriment des nuances inédites.

Le décor aussi s'est adapté : Sobre et élégant avec tables nappées. Le service est impeccable et Romain, le maître des lieux, se fera un plaisir de vous guider dans le choix du meilleur vin pour accompagner votre repas. Que des bonnes bouteilles dans la cave, bien fournie, de Romain ! La plupart de ses vins peuvent être commandés au verre (6 € pour un pinot grigio san Vigilio jusqu'à 18 € pour le grand barolo de Marco Parusso en passant par un excellent chianti brolio riserva ricasoli) et... fait rarissime, au demi-verre dont le prix est l'exacte moitié de celui du verre.

Mais venons-en au contenu des assiettes. Le carpaccio de bœuf mariné au nebbiolo Prunotto 2009 avec quenelle de ricotta à la pistache et truffe noire (19 €) permet de redécouvrir ce plat désormais banalisé. Les gambas snackées à la plancha, tempura de légumes sur lit de purée de brocoli (25 €), ne sont pas en reste. Goût et texture témoignent d'une cuisson parfaitement maîtrisée et d'ingrédients de premiers choix.

En plat, le vialone nano, qualité de riz particulièrement réputée, sur carpaccio de gambero rosso di Mazara mantecato con funghi cordoncelli (31 €) est une pure merveille. Le goût unique du gambas rouge de Sicile confère au risotto aux pleurotes du panicot une note discrètement sucrée.

Le raviolo fatto in casa aperto con ragù alla genovese (20 €) est donc un carré de pâte à l’œuf, raviolo non fermé, accompagné d'un ragù traditionnel napolitain.

Les desserts proposés sont à l'image du restaurant. Pendant tout le mois d'avril 2015 vous avez la possibilité de goûter la délicieuse création que Michele et Giuseppe ont conçu pour l'Opération Dolce. Sinon, vous pouvez vous laisser tenter par le semifreddo alle mandorle e cantuccini con salsa di cioccolato, parfait aux amandes avec cantuccini et sauce au chocolat (10 €).

On se sent bien chez Guido De Luca. L'ambiance est chaleureuse et décontractée. On peut prendre son temps car le restaurant ne prévoit pas de double service… Bref on est aux antipodes des accueils froids et aseptisés de certains restaurants branchés.

Publié le lundi, 20 avril 2015 à 10h57