Mori Venice Bar
Depuis son ouverture en 2005, Mori Venice Bar a su se faire une place à part dans le panorama de la restauration italienne à Paris. Ce restaurant est devenu en peu de temps une institution. Tout d'abord ici on ne mange pas « italien » mais « vénitien » au sens large, c'est à dire qu'on y goûte la cuisine du nord-est de la Péninsule. Le succès du restaurant est dû en grande partie à la personnalité de Massimo Mori, qui gère également l'Armani caffè. Il est actuellement l'un des ambassadeurs les plus compétents de la gastronomie italienne à Paris. Il est souvent l'invité d'émissions à la radio et à la télé où il fait de la pédagogie et pourfend les lieux communs sur la cuisine transalpine, qui ont la peau dure.
Le décor signé Philippe Starck est à mon goût un peu lourd. Décor inspiré de Venise, ville que le designer français affectionne particulièrement. Le service est impeccable et le client est chouchouté comme il faut. Sur les tables, peut-être un peu étroites pour le standing du restaurant, des belles nappes et des verres à eau noirs, en accord avec le décor plutôt sombre.
La carte n'est sûrement pas pour toutes les bourses. Mori Venice bar se révèle parmi les restaurants italiens les plus chers de Paris. Les entrées sont proposées entre 26 et 57 €. Entre 13 et 16 € euros, en portion « cicchetti », portions d'apéritif. Les plats entre 28 € et plus de 90 € (plats à base de truffe blanche), 28 € pour des tortellini maison viande de veau bouillon de palourde. Le musetto à 42 €, de même pour le foie de veau à la venitienne.
Heureusement, à midi vous avez la possibilité d'opter pour le menu CAC 40. Pourquoi ce nom ? Car il est indexé sur le cours de la bourse mais plafonné à 40 €. Il ne peut donc que descendre. Le jour de notre test il était à 39,50 €.
La salade de cigale de mer, courgettes croustillantes, endive rouge est bonne et délicate. La « cornucopia » de morue, crème de brocoli est particulièrement réussie. La morue mantecata, recette traditionnelle vénitienne, est servie en partie à l'intérieur d'un petit cornet, la cornucopia justement et en partie sur un lit de crème de brocoli. L'ensemble est léger et savoureux.
Les spaghetti artigianali sauce tomate et ricotta fumée, sont un peu décevants. La sauce tomate a peu de goût, ce n'était plus la saison des tomates, tandis que la ricotta est trop présente et agressive, ce qui provoque un déséquilibre évident. Bien plus convainquant le risotto « vialone nano delle abbadesse », salade rouge de Trévise et fromage « cansiglio » (fromage du hautplateau Tambre-Spert-Cansiglio sur les Alpes du nord-est). Un véritable plat du terroir car le riz vialone nano est une variété typique de la Vénétie et la salade rouge, en italien radicchio, vient justement de Trévise.
Le menu ne propose pas un choix pléthorique de desserts. Les glaces sont faites maison. Sinon, en période de Noël, le millefeuilles de panettone, glace à l'amande, sauce au chocolat est loin d'être inintéressant. Et de surcroît la part servie est assez généreuse.
Le tarif des boissons est dans le même ordre de grandeur que la nourriture. Le vin au verre démarre à 9 €. Un très bon raboso veronese (cépage autochtone de Vénétie) vous coûtera 10 € le verre. Vous débourserez le même prix pour une bouteille d'eau « acqua panna ».
Publié le lundi, 17 février 2014 à 16h49
Informations pratiques
Mori Venice Bar2 Rue du 4 Septembre - 75002 Paris (M° Bourse)
Tél. 01 44 55 51 55
Ouverture : ouvert tous les jours