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Neonato, une revisite moderne de la cuisine italienne en demi-teinte

Par Evita Albano

Neonato - soupe de potimarron et focaccia

C’est dans un cadre épuré réchauffé par des touches de lumière dorée qu’on découvre l’univers de Fabrizio Rossi et son équipe. La carte propose un éveil crescendo aux plats de niche et authentiques italiens, et invite à une dégustation parfois primitive.

On s’(r)échauffe avec une soupe de potimarron à la texture délicieusement onctueuse, dopée par une huile persillée et une pincée de sel croustillant. On croque à pleines dents dans la focaccia (11€) croustillante, surmontée de courge rôtie, de cacio et de noisettes piémontaises. Les doigts brillent, empreinte de la générosité à la Napolitaine.
On enchaîne avec un tableau délicieux dont les protagonistes sont les Pansotti (20€), ces raviolis parfaitement cuits al dente qui enrobent une douce farce à la ricotta de brebis, à laquelle viennent s’ajouter des condiments de courge fondants et un pesto de noix. En bouche, c’est un jeu de goût et texture réjouissant qu’on conseille d’escorter avec un verre de Verdeca (8€ /verre), vin blanc des Pouilles, aux douces notes d’agrumes.

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Au menu du jour, le chef s’attaque à un grand classique de la cuisine sudiste avec un plat de Pasta alle cime di rapa et chair à saucisse.
Savoir revisiter un classique sans perdre le goût authentique est de l’ordre du funambulisme. La revisite moderne et colorée laisse place à une pâte al dente enrobée de friarielli mixés, dont le goût originel doux-amer, si apprécié, semble s’être tristement évaporé. La chair à saucisse utilisée comme topping croustillant est poussée en cuisson et la touche suave qu’elle est censée apporter laisse place à un croustillant salé presque abrasif.

La dégustation du babà maison (9€) vient conforter cette impression en demi-teinte : la mie douce et peu sucrée renferme une crème fouettée légère, généreuse et très parfumée, mais le babà reste trop en arrière-plan. Il fait de la figuration. Un simple support qui aurait mérité plus d’attention et surtout une « bagna » plus alcoolisée, car le rhum se fait très timide.

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La rencontre avec les goûts authentiques promise par Neonato en pâtit parfois par cette recherche de revisite moderne. Cependant, s’il y a bien une chose qui ne pêche pas c’est la générosité, on en ressort somme toute la panse bien tirée !
De plus, Neonato ne donne pas l’occasion de s’ennuyer : le menu se refait une beauté à toutes les saisons, même si on ne peut s’empêcher de constater qu’il semble difficile, ici, de se passer de tomates fraîches dans certains plats même en hiver.

Formule midi : Entrée + Plat ou Plat + Dessert à 20€ - Plat seul à 15€ (n’hésitez pas à la demander car elle n’est pas signalée sur le menu)

Publié le mercredi, 29 janvier 2025 à 09h05

Informations pratiques
  • Neonato
  • 182 rue Saint-Martin - 75003 Paris
  • Fermé le lundi

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