Simonetta, Paris 19

Par Stefano Palombari

Simonetta est la preuve que les endroits les plus discrets sont ceux qui offrent les meilleures surprises, d’autant plus précieuses qu’inattendues. Simonetta a ouvert il y a environ un an sur le quai du Canal de l’Ourcq, pas loin de la Villette, dans un quartier populaire, jeune et dynamique. Lors de notre visite (incognito), un mardi midi, le restaurant était bondé. Dans ma petite boule de cristal, je vois déjà dans quelques mois, avec les beaux jours, les clients qui se disputent les places sur la belle terrasse en position stratégique face au canal.

A l’intérieur, un bel espace, lumineux et très accueillant. La lecture de la carte nous pousse à quelques réflexions mais tout d’abord à sauter l’entrée, qui ne peut montrer que le talent de « sélectionneur » du propriétaire : Charcuterie, laitages mais pas de plats cuisinés. Côté réflexions nous remarquons que Simonetta s’affiche d’abord comme une pizzeria et que, à la différence d’autres établissements malheureusement très nombreux, ici on ne néglige pas le final en douceur.

Cela dit, à côté des pizzas, quelques plats qui sortent de l’ordinaire titillent ma curiosité. La lasagna napoletana, lasagne napolitaine (15 €), fait sur moi l’effet d’une madeleine. Ce qui est bon signe. En plus d’être délicieuse, elle a fait resurgir des souvenirs heureux enfouis sous le poids des années. La différence par rapport à la lasagna, disons, « classique », se situe au niveau de la sauce qui, pour la napolitaine, ne prévoit pas de viande hachée mais de la ricotta et du saucisson napolitain.

La pizza margherita DOC (11 €), AOC (tomates san marzano, fior di latte et basilic frais) est excellente. Dommage que la nôtre était, par endroit, légèrement brûlée. Nous avons subit le même inconvénient avec le « calzone ricotta et nocciolata bio », un dessert pour deux personnes (10 €). C’est regrettable, car sinon il est vraiment bon. La ricotta fraîche permet de estomper un peu le goût de la nocciolata (crème de noisette) qui peut devenir vite lassant.

Le baba au rhum traditionnel napolitain « ’o babà » (8 €), quant à lui, servi avec de la panna maison et des graines de grenade dessus mérite la note maximale.

Côté cave, là aussi que des bonnes surprises. Nous avons particulièrement apprécié le B.io (bpuntoio) blanc, assemblage des cépages catarratto (Sicile) et chardonnay ainsi que le rouge, cépages nero d’avola (Sicile) et cabernet (6 € le verre).

Publié le vendredi, 16 mars 2018 à 15h40