Vino e Cucina

Par Elisa Torretta & Stefano Palombari

Charles Teboul, propriétaire du restaurant Impro’vista, vient d’ouvrir ce petit local très beau, avec ses pierres et poutres apparentes et ses caves voûtées, afin de proposer une cuisine transalpine vraiment étonnante, voire déroutante. Pour ce faire, il a embauché un jeune cuisinier Luca Borgia, originaire des Pouilles, débordant d’enthousiasme créatif. Ses plats rassemblent les meilleurs produits de la « Botte » et pas uniquement. Sa cuisine « fusion » est un savant mélange de saveurs dont l’accord est surprenant.

Mais l’endroit s’appelle Vino e cucina et pas Cucina e vino. Le vin reste maître incontesté des lieux. D’ailleurs, l’ameublement « vide grenier », des canapés, des liseuses, des fauteuils et surtout des tables basses de styles et époques différentes, est plus adapté à la boisson qu’à l’absorption d’aliments solides. Le côté vino de cette « cave à manger » peut compter sur environ 250 étiquettes de premier choix. Beaucoup de vins bio, biodynamiques et naturels à la carte, dont certains en exclusivité. Ayant un faible pour les vins siciliens et leurs cépages autochtones, j’ai goûté un rouge et un blanc bio de Nino Barraco, très agréables, un 100% catarratto (45 euros la bouteille, 12 le verre) et, en rouge, un pignatello ou perricone (45 € la bouteille, 12 € le verre).

Côté cucina, malgré le faible nombre de plats et entrées proposés chaque jour, à peine 4/5, il est difficile de choisir. Tout est très tentant et se révèle absolument exquis. Quelques exemples d’entrée : la viande salée du Trentin, aubergines violettes, pane carasau (11 €), la burrata, tomates séchées, huile de noix (10 €), la bruschetta, taleggio, speck, mizuna (sorte de roquette japonaise au goût doux et légèrement poivré) . Sinon vous pouvez opter pour la grande planche de charcuteries artisanales (19 €).

A l’instar des entrées, les plats sont une véritable provocation gustative. Le risotto pieds de mouton, pistils de safran e filets de bar (16 €) est remarquable. En dégustant la noisette d’agneau, pousses d’épinards et lardo di colonnata (16 €) on est frappé par la délicatesse et du raffinement de l’accord.

En dessert, l’ananas poêlé, crème citron (7€) est exquis. L’accord est très intéressant et la crème au citron est parfaite. Si vous préférez terminer avec un fromage, une assiette de grana padano 60 mois d’affinage (9 €) ne peut pas vous décevoir.

Vino e cucina ne se limite pas à vous concocter des friandises avec des ingrédients de premier choix, il vous donne aussi le nom et l’adresse de ses fournisseurs. Le fromage et la charcuterie sortent directement de la Cambuse, navire de distribution de produits italiens haut de gamme. L’huile d’olive de Cédric Casanova, celui qui a « la tête dans les olives », et même le pain, bien croustillant… bref exquis, vient de Jena-Luc Poujauran… tout est soigné dans le moindre détail. Cela justifie les prix, qui peuvent sembler un peu excessifs, compte tenu de la quantité.

Publié le lundi, 4 mars 2013 à 09h38